Alain Bouchard, virtuose québécois du sophisme pro-sectaire


Le balado de Radio-Canada intitulé Dérives – le rituel de sudation est l’œuvre d’Olivier Bernard, bien connu au Québec pour ses ouvrages et émissions de vulgarisation scientifique. Sa nouvelle enquête en 8 épisodes, d’une durée totale de 5h30, nous replonge dans une affaire qui avait défrayé la chronique au Québec en 2012 : le décès de Chantal Lavigne, 35 ans, survenu suite à un rite de sudation, au cours d’un séminaire de développement personnel.

Olivier BernardCette production audio d’Olivier Bernard est le fruit d’une recherche poussée et intelligente. Depuis que je vis au Québec (15 ans), c’est la première fois que je tombe sur un travail médiatique aussi sérieux consacré aux sectes dans la province.

Toute personne intéressée de près ou de loin par la question des sectes se doit d’écouter ce programme. La démarche de vulgarisateur scientifique d’Olivier Bernard l’amène à se poser des questions essentielles et à tenter d’y répondre honnêtement et en profondeur. L’auteur choisit l’approche du candide pour embarquer l’auditeur dans son cheminement réflexif. Et c’est très efficace.

Seul bémol : dans le 7e épisode, consacré à la question de l’encadrement des pratiques sectaires, notre candide se heurte à un écueil de taille qu’il n’avait pas vu venir.

1. Un universitaire pro-sectaire

En effet, l’un des “experts“ auxquels Olivier Bernard s’est adressé n’est autre que le sociologue Alain Bouchard, que j’ai déjà évoqué à plusieurs reprises sur ce blogue. (123).

L’auteur du balado présente Alain Bouchard comme, je cite, « une sommité » sur la question des sectes. Mais dans le landerneau québécois qui étudie le phénomène, ce sociologue est bien connu pour ses prises de position particulièrement complaisantes vis-à-vis de groupes  dangereux, tels que l’Église de scientologie – avec laquelle il entretient d’ailleurs des rapports étroits.

Si j’ai décidé d’enfoncer le clou à propos d’Alain Bouchard, c’est à cause de la facilité avec laquelle le sociologue a trompé Olivier Bernard – qui avait pourtant bossé son sujet.

De prime abord, ce dernier n’a pas de raisons de douter des dires du sociologue. Pourtant, l’enregistrement de son entrevue est entrecoupé à plusieurs reprises par des commentaires en “off“, dans lesquels l’auteur du balado fait état de son incompréhension et de sa frustration face aux propos d’Alain Bouchard. Malheureusement, Olivier Bernard finit par mettre ses doutes sur le compte de sa propre ignorance du droit des libertés publiques.

Non, Dr. Bernard ! Votre première impression était la bonne. Si les propos d’Alain Bouchard vous ont semblé étonnants, c’est parce que, en réalité, ils sont inacceptables. Je me dois, à mon bien humble niveau, de dénoncer cette imposture.

Bienvenue dans le monde des universitaires pro-sectaires, pour qui les sectes dangereuses n’existent pas puisque, à les en croire, il n’y aurait là que des nouveaux mouvements religieux, ostracisés en raison de leurs croyances inédites et minoritaires.

Pour simplifier, on peut dire qu’il existe quatre types d’universitaires pro-sectes :

    1. les “naïfs”, tels Guillaume Roucoux ou Susan Palmer, qui croient sérieusement que les nouveaux mouvements religieux ne posent pas de problème, car ce sont juste… des nouveaux mouvements religieux ;
    2. Les “opportunistes”, tels Nathalie Luca, qui ont bien conscience du problème des sectes nocives, mais assurent qu’il n’existe pas, afin de sécuriser leur chaire universitaire et de ne pas effrayer leurs bailleurs de fonds ;
    3. les “minoritaires”, dont le soutien apporté aux nouveaux mouvements religieux dissimule en fait un combat en faveur d’une autre minorité (minorités sexuelles, par exemple) ;
    4. Les “lobbyistes“, tels Massimo Introvigne, qui, sous couvert de défense des minorités religieuses, agissent en sous-main pour le compte d’une entité menant des activités d’influence (État étranger, parti politique, religion majoritaire, groupe ésotérique mainstream…).

Alain Bouchard fait partie du second groupe. Et c’est à la lumière de ce constat que l’on peut comprendre ses propos dans le 7e épisode du balado Dérives. Et démonter les arguments fallacieux dont il fait étalage.

2. Le sophisme “Il n’y a pas de bourreau, il n’y a que des victimes libres et consentantes.”

Écoutons attentivement (à 11’07”) ce que nous dit Alain Bouchard, à propos de la mort de Chantal Lavigne :

Mais on se dit : « Ça n’a aucun sens. on devrait interdire ça que des personnes mettent leur vie en danger dans un tel contexte.» (…) Ceci étant dit, je vous donne un autre exemple : moi, j’ai le vertige. À chaque fois que je vois quelqu’un faire de l’escalade, je comprends pas pourquoi ces gens-là font ça ; ils mettent leur vie en danger. Et je suis convaincu qu’il meurt plus de monde dû à l’escalade que n’importe quel groupe religieux qu’on pointe actuellement.(…)

Le sociologue utilise ici un argument classique de la faconde pro-sectaire :  mettre dans le même panier des actes accidentels et des infractions intentionnelles. C’est un peu comme si Alain Bouchard voulait nous persuader que, à nombre de victimes égal, un accident de la route a la même gravité sociale qu’un assassinat accompagné d’actes de barbarie…

Dans le même ordre d’idées, certains ont osé écrire (dans des revues à comité de lecture…) qu’il faut revoir nos priorités dans la lutte contre le terrorisme, sous prétexte que l’on compte beaucoup plus de morts par noyade dans les baignoires que par attentat terroriste.

Mais à la différence de ces auteurs mal avisés, c’est à dessein qu’Alain Bouchard utilise cette aberration, comme nous allons le voir.

(…) Alors, voyez, si j’interdis que cette dame-là [feue Chantal Lavigne] mette sa vie en danger dans ce contexte-là, à partir de quels critères maintenant je pourrais pas faire la même interdiction à quelqu’un qui prend un cours d’escalade. (…) J’ai souvent comparé ce phénomène-là [les sectes] aux sports extrêmes.

Évidemment, l’exemple est idiot. Mais ne croyez pas qu’Alain Bouchard le soit. Par cette comparaison mûrement réfléchie, le sociologue opère une diversion : au lieu de parler de la secte qui tue, il cible l’individu et son libre arbitre. Pour lui, le gourou malveillant n’existe pas ; la pression du groupe n’existe pas. Il n’y a pas de bourreau, il n’y a que des victimes libres et consentantes.

Autrement dit, Alain Bouchard nie la dangerosité intrinsèque des sectes nuisibles.

Appliquons cette grille de lecture à une autre déclaration du sociologue, un peu plus tard dans son entrevue du balado Dérives (à 13’04”) :

Prenons la question de l’argent. Moi aussi, ça me fâche. Par exemple, un des groupes que j’ai étudiés ; il y en a qui me disaient : « Moi, j’ai investi 150.000 $ dans des cours ». Puis, à la limite, ça pourrait être fâchant. Mais quand je vois dans la rue, quelqu’un passer avec une Porsche, je trouve ça aussi fâchant, je dois vous avouer. (…) De quel droit je vais inciter le gouvernement québécois à passer une loi qui, à partir de demain matin, y a pas un véhicule au-dessus de 50.000 $ qui se vend au Québec, parce que c’est fâchant que quelqu’un investisse 100.000 $ dans de la ferraille.

Vous avez compris le truc ? Au lieu de parler de la secte nocive, il cible l’individu et son libre arbitre. Il n’y a pas de bourreau ; il n’y a que des victimes libres et consentantes.

Tel un illusionniste, Alain Bouchard détourne notre attention : Regardez ma main droite (pendant que je manipule de la main gauche).

Mais, si un prestidigitateur ne cherche à leurrer personne (tout le monde sait qu’il y a un truc), un bonimenteur entend bien tromper son monde.

3. Le sophisme “On est dans le domaine des croyances ; la loi ne doit pas s’immiscer.”

La seconde série de faussetés assénées par le sociologue porte sur la prétendue impossibilité pour la loi d’encadrer la problématique des sectes, sous prétexte que tout est question de croyances.

Écoutons Alain Bouchard (à 21’34”) :

Par exemple, si je fondais demain matin une religion où je demande aux gens qu’on met tous nos biens en communauté; puis le rituel d’initiation,  c’est : on s’en va sur le plus haut édifice de la ville et, pour la personne qui vient d’adhérer au groupe, elle doit sauter avec la profonde conviction que, rendue en bas, elle sera sauvée par Dieu. Alors ce type de pratique-là, la loi prévoit que c’est inadmissible. Et ça, on est capable de contrôler. (…)

Là encore, l’exemple est fallacieux. Une personne qui vient d’adhérer à une secte ne ferait jamais ça. Avant d’obéir aveuglément au gourou et de se jeter dans le vide, l’adepte doit passer à travers un processus d’endoctrinement.

Mais Alain Bouchard joue intentionnellement sur l’absurdité de son exemple pour susciter le raisonnement suivant :

    1. Ce comportement ne peut pas se produire.
    2. Si quelqu’un était assez bête pour sauter dans le vide dans ces circonstances, alors oui, évidemment, la loi pourrait encadrer ce genre de comportement stupide et dangereux. Mais ça ne peut pas arriver.
    3. Donc il n’y a pas de sectes dangereuses.
    4. Donc ça ne sert à rien de vouloir à tout prix encadrer légalement la question.

Alain Bouchard poursuit (à 22’05”) sur la question de la croyance qui pousse l’adepte à sauter dans le vide :

(…) Mais la profonde conviction que Dieu va m’accueillir en bas comme une espèce de ballon qui va me permettre de rebondir, ça, je ne peux pas encadrer ça – parce que là, on tombe dans le niveau de la croyance –, tant que cette croyance n’amène pas un type de comportement comme celui qui est condamnable.

Autrement dit, pour Alain Bouchard :

    1. si l’adepte saute dans le vide et se tue : ici, la loi peut intervenir, mais seulement parce qu’il y a un préjudice grave.
    2. Mais la croyance de l’adepte qui le pousse à sauter dans le vide ne peut pas être légalement encadrée, car on est ici dans le for intérieur de la personne, au niveau de sa liberté de conscience.

C’est doublement faux.

Cette fois, pour faire passer l’aberration, Alain Bouchard compte sur l’inculture juridique de l’auditeur.

3.1. Ce n’est pas le préjudice qui caractérise l’infraction

Si la responsabilité en droit civil repose sur l’existence d’un préjudice, il n’en va pas de même en droit criminel. En contexte de sectes nuisibles, il existe une kyrielle d’infractions qui engagent la responsabilité pénaleDans cet article, le terme pénal est utilisé au sens du droit criminel. Le droit canadien fait en effet une distinction entre droit pénal (que l’on pourrait comparer au champ contraventionnel du droit pénal français) et droit criminel. de leur auteur sans que l’on ait à relever le moindre préjudice envers la victime.

C’est le cas :

    1. des infractions formelles, constituées même en l’absence de tout dommage (exercice illégal de la médecine/de la pharmacie, risque causé à autrui, empoisonnement,…) ;
    2. de la tentative d’infractions.

Par exemple, un gourou manipule un de ses adeptes pour l’escroquer mais, pour une raison indépendante de la volonté de l’escroc, il échoue. Il n’y a donc aucun préjudice, puisque la tentative a échoué ! Le gourou n’engage donc pas sa responsabilité civile. Mais il a essayé de faire un sale coup. Or, dans ce cas, la société estime que cette tentative en elle-même constitue un acte nuisible. En conséquence, la loi pénale incrimine la tentative de l’infraction ; le gourou peut donc être condamné pénalement, comme si l’infraction tentée avait réussi.

Cf. sur ce point l’article 121-5 du Code pénal français et l’article 24 du Code criminel canadien.

3.2. La pierre angulaire de l’encadrement des sectes nocives : l’intention malveillante

Pour Alain Bouchard, la croyance de l’adepte ne peut pas être encadrée par la loi. Là encore, c’est un détournement d’attention.

Le sociologue veut nous faire croire que la question repose sur la croyance qu’a l’adepte d’être sauvé s’il saute dans le vide.

Mais non, pas du tout ! La question, c’est : pourquoi et comment l’adepte a-t-il été conduit à avoir ces croyances susceptibles de lui nuire ?

Ce qui amène cette autre question : la loi peut-elle intervenir si l’adepte a été conduit à penser ainsi pour de mauvaises raisons ? La réponse est oui. Mais attention : ce que la loi doit encadrer, ce n’est pas la croyance de l’adepte abusé, mais l’intention de l’abuseur.

Une fois de plus, Alain Bouchard vous a dit de regarder la main droite, alors que sa manipulation se passait dans la main gauche. Pour le sociologue, si l’adepte se jette dans le vide, ce n’est jamais parce que le gourou lui aurait mis l’idée dans la tête. D’ailleurs, pourquoi ledit gourou aurait-il fait une chose pareille ?

Eh bien, reprenons l’exemple fictif d’Alain Bouchard sur le saut de la foi, mais en le retournant contre lui. Rappelons ce qu’il disait plus haut (c’est moi qui souligne) :

Par exemple, si je fondais demain matin une religion où je demande aux gens qu’on met tous nos biens en communautépuis le rituel d’initiation c’est : on s’en va sur le plus haut édifice de la ville et, pour la personne qui vient d’adhérer au groupe, elle doit sauter avec la profonde conviction, qu’une fois arrivée en bas, elle sera sauvée par Dieu.

Le gourou met l’adepte en condition pour qu’il décide de sauter dans le vide, en quête de son salut. Mais quel intérêt pour le gourou de faire mourir son adepte ? Parce qu’il vient de récupérer l’argent du gogo ! Et il veut s’assurer que ce dernier ne le lui réclamera pas, s’il est déçu et veut quitter le groupe. Donc, le gourou compte sur le fait qu’il pourra garder l’argent de l’adepte si ce dernier saute et se tue. Il s’agit d’une intention malveillante qui doit être encadrée par la loi, même si l’adepte n’a pas sauté.

Il se trouve là, le comportement condamnable : au niveau des manœuvres frauduleuses du gourou pour amener l’adepte à croire quelque chose, dans l’espoir que le dupe commette un acte qui n’impliquera pas le scélérat mais qui lui profitera. Même si ces manœuvres frauduleuses n’ont pas encore causé de préjudice à la victime.

Souvenons-nous, par exemple, que l’escroquerie n’est pas le fait pour une victime d’être escroquée. C’est le fait pour un escroc (de tenter) d’escroquer son pigeon. La nuance est de taille.

Cf. sur ce point l’article 313-1 du Code pénal français et les articles 361 et 362 (1) du Code criminel canadien.

3.3. Dire une chose et son contraire

On pourrait être tenté de prendre la défense d’Alain Bouchard en remarquant que ce dernier n’est pas opposé à l’encadrement légal du phénomène sectaire. Il a en effet terminé sa précédente explication par :

Je ne peux pas encadrer ça (…) tant que cette croyance n’amène pas un type de comportement comme celui qui est condamnable.

Il estime par ailleurs (à 19’57 ») (c’est moi qui souligne) :

Si c’est pas dans son meilleur intérêt, et que par exemple ça peut menacer sa santé, là oui, on peut intervenir. On a des critères dans nos lois qui prévoient qu’on n’a pas le droit, par exemple, de s’accaparer tout l’argent de la personne sans avoir son consentement et sans qu’il y ait tout-à-coup une espèce de reconnaissance d’un côté comme de l’autre. (…) Mais après ça, effectivement, je ne vois pas comment on peut intervenir.

Alain Bouchard penserait donc vraiment qu’il est des cas où la loi peut intervenir ; et que si l’adepte convaincu se jette effectivement dans le vide, alors là, il faudrait punir le gourou.

Mais ce serait bien mal connaître cet « expert » pro-sectes ! En effet, à diverses reprises, lorsque l’on a interrogé Alain Bouchard sur de véritables affaires d’adeptes, victimes dans leur chair de cette foi aveugle, le sociologue n’a jamais pris le parti de la victime. Au contraire, il a rétorqué que c’était la faute de l’adepte, qui a exercé son libre arbitre, dans le cadre de ses convictions religieuses !

Ainsi, en 2016, au Québec, Éloïse Dupuis était morte après son accouchement pour avoir refusé des transfusions sanguines, sous la pression de Témoins de Jéhovah qui avaient fait le siège de sa chambre d’hôpital jusqu’à son décès. Interrogé à ce propos, Alain Bouchard avait alors déclaré :

Il faut faire confiance aux personnes. (…) Je ne voudrais pas qu’on ait à s’immiscer dans la tête des gens pour dire, par exemple, qu’Éloïse Dupuis n’avait pas vraiment le choix. Si on donne le pouvoir à l’État de décider sur ces questions-là, on s’approche de la dictature.

Ici, pourtant, on se trouve dans une situation similaire à celle de son cas fictif du saut de la foi : Éloïse Dupuis a en quelque sorte sauté dans le vide, convaincue par la secte ; et elle l’a payé de sa vie. Mais pour Alain Bouchard, la loi n’a pas à s’immiscer. Alors qu’il disait exactement le contraire, avec son exemple allégorique ! Mais, grands dieux, pourquoi cette dissonance ?!

Parce que, pour Alain Bouchard, le consentement d’Éloïse Dupuis est légalement valide. C’est archi-faux, mais pour le prouver, cela prend plus qu’une formule lapidaire lâchée dans un balado.

Pareillement, en 2018, Alain Bouchard était interrogé sur la secte de “Moïse” Thériault, le gourou qui avait tué deux adeptes et mutilé plusieurs autres, au Canada dans les années 1980. Le sociologue avait alors pris le parti du bourreau pour mieux discréditer les suppliciés (c’est moi qui souligne) :

De l’extérieur, on dit que ces gens ont été manipulés. Mais ils ont une part de responsabilité. On fait le parallèle avec la dépendance aux drogues: pour ne pas avoir à couper ce lien de dépendance, des gens sont prêts à commettre des crimes.

Rappelez-vous : pour Alain Bouchard, il n’y a pas de gourou malveillant ; juste des victimes libres et consentantes.

*
*     *

On le voit, le discours d’Alain Bouchard est profondément biaisé. Ce compagnon de route de l’Église de scientologie prend régulièrement fait et cause pour des groupes religieux aux activités pénalement répréhensibles. Pour ce faire, le sociologue enfile les sophismes comme des perles et maintient l’illusion de son expertise en jouant sur l’effet de snobisme et le biais d’autorité.

Tant que les médias seront dupes de telles personnes, jamais la problématique des sectes nocives ne sera correctement appréhendée au Québec.

Car, contrairement à ce qu’Alain Bouchard veut à tout prix nous faire croire, la question ne relève pas du libre arbitre des victimes, mais de l’intention malveillante des gourous et de leurs affidés.

Le présent caveat à l’encontre d’Alain Bouchard ne doit pas pour autant vous dissuader d’écouter Dérives – Le rituel de sudation, le formidable balado d’Olivier Bernard.

À propos de Arnaud Palisson

Arnaud Palisson, Ph.D. fut pendant plus de 10 ans officier de police et analyste du renseignement au Ministère de l'intérieur, à Paris (France). Installé à Montréal (Canada) depuis 2005, il y a travaillé dans le renseignement policier puis en sureté de l'aviation civile. Il se spécialise aujourd'hui dans la sécurité de l'information et la protection des renseignements personnels.

4 réponses sur “Alain Bouchard, virtuose québécois du sophisme pro-sectaire”

  1. J’ai eu la même réflexion que vous en écoutant le début de ce podcast. Quand j’ai entendu la voix d’Alain Bouchard, j’ai laissé tombé. Le sujet est intéressant, mais j’étais déçu de voir que M. Bernard, qui prône normalement la rigueur, était tombé dans le panneau…

    1. Je ne lui jette pas la pierre.
      Il a fait un gros travail de compréhension et de vulgarisation. Il ne pouvait pas être bon sur tous les fronts pour une première approche.
      Par ailleurs, au Québec, on trouve beaucoup (trop) d’universitaires pro-sectaires. Alors, statistiquement parlant, il avait beaucoup plus de chances de tomber sur l’un d’eux. D’autant plus qu’Alain Bouchard dispose d’une petite présence médiatique.
      Olivier Bernard s’est un peu fait enfirouapé pour un 1/3 d’un épisode sur les 8 que compte de son podcast. C’est plus qu’honorable.
      Je crois qu’il faut d’abord se concentrer sur le carambouilleur et dénoncer son discours.

    1. Pour ce qui est de la publicité, certes, dans l’absolu, ça rend les fournisseurs moins détectables. Mais en réalité, ce n’est pas le genre de choses que l’on crie sur les toits. Cela dit, on ne peut pas être contre la vertu et je crois que l’interdiction se justifie.

      Je trouve par ailleurs intéressant que le projet de loi marque une différence entre victime majeure et mineure (ce que ne fait pas la proposition de loi française). Toutefois, la gradation est mal pensée : les deux infractions sont punies des mêmes peines. Ce qui les différencie, c’est juste le fait que l’adulte n’a pas consenti. Mais je pense que le mineur non plus ! Et quand bien même il l’aurait fait, le consentement est largement vicié.
      Donc, dans les deux cas, la conversion est forcée.
      Donc, il faut punir plus sévèrement la thérapie de conversion sur un mineur.

      Je ne suis par ailleurs pas convaincu par la définition de la thérapie de conversion, qui est beaucoup trop restrictive : la loi ne s’applique qu’à ceux qui veulent forcer quelqu’un à être hétérosexuel… ou cisgenre.

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