ou
Comment j’ai appris à ne plus m’en faire
et à ignorer la bombe ultra-artisanale
dans les avions de ligne
Le site Internet Terminal Cornucopia explique par le menu comment fabriquer en quelques minutes des armes et explosifs à partir de produits disponibles dans les magasins hors taxes des aéroports. Doit-on pour autant craindre de voir déferler sur l’aviation civile une horde de terroristes cheap-and-geek, disciples de MacGyver ? Non.
Je croyais l’affaire entendue. Depuis quelques mois déjà. Mais non. Il a suffi que la presse ressorte de ses étagères numériques un site Internet pour que certains responsables de la sureté dans les aéroports canadiens se remettent à frémir.
À l’origine du récent malaise, un article du Daily Mail (Royaume-Uni) consacré au site Internet Terminal Cornucopia. Son fondateur, Evan Booth, est un jeune développeur web américain qui se passionne pour la sécurité physique. Amateur de crochetage de serrures, il s’intéresse également à la sureté de l’aviation civile et dénonce à sa manière l’incohérence des mesures de sureté imposées dans les aéroports : il publie des vidéos de démonstration et d’instructions de montage pour des armes et des explosifs ultra-artisanaux. Pourquoi ultra-artisanaux ? Parce qu’ils peuvent être – plus ou moins – aisément construits à partir d’objets usuels en vente libre dans les jetées aéroportuaires – comprenez : après les contrôles de sureté.
Les vidéos de Terminal Cornucopia font leur effet : ça explose, ça flashe et ça pétarade à tous les étages. À tel point que d’aucuns s’inquiétent : et si des terroristes tombaient sur de telles vidéos ?! Mauvaise question : lesdits terroristes sont déjà tombés dessus. Doit-on pour autant paniquer ? Je ne le pense pas. Et ce, pour trois raisons.