Nous savons que les médias sociaux sont un instrument de communication par excellence. Nous connaissons tous leur utilité pour les particuliers. Mais savez-vous comment ils peuvent être utilisés pour la politique extérieure des pays ? Voici trois tactiques, parmi une multitude, qui peuvent être employées par certains gouvernements afin de maximiser leur influence dans le monde.
Tactique 1 – Faire entrer les logiciels nationaux vers d’autres pays comme influence politique et sociale
Les médias sociaux sont très utiles pour les gouvernements qui profitent de leur développement pour imposer toutes sortes de logiciels. Ceux-ci ont un impact important et sont utiles à l’influence gouvernementale via l’international. Par le biais de ces logiciels, le gouvernement peut augmenter son influence à l’intérieur même des pays moins « amicaux » via l’ouverture à sa culture, ses valeurs et ses ambitions. Il est donc profitable pour le pays de soutenir la fabrication de ces logiciels au niveau des entreprises locales ou multinationales, ayant le siège social principal au pays. Pour y arriver, des dérogations, voire des bénéfices sont offerts aux entreprises qui désirent développer des logiciels ou des versions de leur technologie à des pays étrangers.
Il existe plusieurs exemples de cette tactique dans l’actualité. Un article affirmait :
Washington avait autorisé l’exportation vers l’Iran, le Soudan et Cuba de logiciels facilitant les échanges d’informations sur internet, avec l’objectif avoué de favoriser l’ouverture de ces pays.
Dans ce contexte, l’État proposait une dérogation aux sanctions et embargo sur ces pays pour les entreprises nationales qui voulaient investir dans ces pays. Un autre exemple connu de cette tentative d’influence et qui a échoué est celui de l’instauration d’une version de Google non censurée en Chine. Les enjeux politiques entre les États-Unis et la Chine se sont rapidement mêlés à l’aspect commercial de cette technologie. La Chine y a vu une stratégie pour déjouer sa censure auprès de sa population et une confrontation directe avec ses valeurs communistes. Les États-Unis y ont sans doute vu une occasion de s’ingérer subtilement au sein du dernier grand bastion communiste. Dans ce contexte, les logiciels permettant l’échange par les médias sociaux sont devenus une lutte à l’influence internationale et donc, une véritable lutte politique internationale.
Tactique 2 – Porte d’entrée économique et sociale
Évidemment, les bénéfices reliés à l’économie sont aussi un enjeu important de l’expansion des médias sociaux à travers le monde. Être le pays qui offre les logiciels les plus populaires et créer une forme de dépendance à leur utilisation et leur mise à jour, c’est avoir un pouvoir certain sur l’économie internationale. C’est aussi avoir le pouvoir d’instaurer des entreprises un peu partout à l’étranger, de créer des liens solides avec d’autres entreprises internationales et d’assurer une certaine influence via les contrats de sous-traitance dans divers pays ; et ainsi se rapprocher des communautés locales tout en faisant découvrir ses valeurs et sa culture. Bref, cela peut permettre au pays responsable de ces entreprises d’user d’influence et de s’ingérer au sein des autres pays.
Tactique 3 – Soutien à des opposants
Parfois, il est d’intérêt pour les pays d’utiliser et de soutenir certains groupes spécifiques tels que des rebelles ou dissidents au régime en place qui leur permettrait de changer ou d’influer sur le gouvernement et ses politiques. C’est ainsi que le soutien via les médias sociaux devient vital dans cette tactique.
Pour vous expliquer comment cela fonctionne, j’ai choisi deux articles de l’actualité qui expliquent comment les médias sociaux peuvent jouer sur le recrutement et le soutien de tels groupes. Il s’agit de la question des États-Unis et de l’Iran. Le premier article concerne une déclaration que Hillary Clinton a fait en tant que secrétaire d’Etat :
Internet a été un important moyen de communication pour les opposants iraniens après la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin dernier à la présidence […] Nous allons continuer à soutenir ces Iraniens qui souhaitent pouvoir communiquer sans être bloqués par leur propre gouvernement .
Ces paroles sont très claires sur l’intention des États-Unis à soutenir un groupe d’opposition à un régime politique en place via les médias sociaux. Quant au second article, il s’agit de l’arrestation de trente iraniens liés à l’opposition au régime qui auraient mis en place un système de piratage à la censure gouvernementale. Le gouvernement iranien soutient que cette stratégie avait pour objectif de :
lancer une guerre psychologique contre la République islamique, organiser et encourager le peuple à participer à des rassemblements illégaux, rassembler des informations sur des scientifiques nucléaires qu’ils ont transmis (sic) à des agences d’espionnage américaines.
Toujours selon le gouvernement iranien, ce serait les États-Unis qui auraient soutenu financièrement ce réseau afin d’obtenir des renseignements sur les soupçons qu’a Washington sur la question nucléaire de l’Iran à des fins militaires et afin de soutenir les opposants au régime en leur permettant de communiquer sur Internet. Ces arrestations ont eu lieu en mars 2010.
Ainsi, il est clair que les médias sociaux sont utiles pour développer une partie de sa politique extérieure et maximiser son influence au niveau international. Les conflits politiques que nous venons de voir ne sont qu’une prémisse aux défis que soulèvent les médias sociaux ! Quel intéressant challenge, vous ne trouvez pas ?
Cet article est également publié sur le blogue Julie Horn Consultante, M.A.