À première vue, il s’agit là d’un nouvel avatar de la désastreuse gestion de la No-Fly List aux États-Unis. Mais à y regarder de plus près, la mésaventure de Wade E. Hicks Jr, à Hawaï, il y a deux semaines, va bien au-delà et met en évidence un dangereux dérapage policier. Dérapage qui s’appuie sur cette fameuse liste d’interdiction de vol pour brider les libertés individuelles des citoyens américains, voire des voyageurs étrangers qui souhaiteraient se rendre aux États-Unis.
Ainsi, le 14 octobre dernier, ce citoyen américain de Gulport (Mississipi) décollait de San Francisco sur un vol affrété par l’armée. Sa destination finale : Okinawa, pour rendre visite à sa femme, lieutenant de la Marine américaine, en poste dans l’archipel japonais. À l’aéroport d’Oahu (Hawaï), où l’avion a fait escale pour ravitaillement, M. Hicks se voit refuser le droit de remonter à bord. La raison avancée par l’agent de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) est sans appel : Wade Hicks figure sur la No-Fly List.