Si l’on en croit les journaux, la lutte contre les sectes en France est principalement l’œuvre de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Cet organisme, placé sous la tutelle directe du Premier Ministre, a été créé en 2002 sous le gouvernement Raffarin. Il a pris le relais de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS), créée en 1998, par le gouvernement Jospin.
En l’espace de onze ans, cet organisme éminemment politique s’est révélé incapable de mettre en place une stratégie en la matière. Pour reprendre une terminologie gaullienne, la Miviludes est un machin administratif situé à des années-lumière des réalités du terrain (1). Dans son dernier rapport annuel, la Mission envisage certes sa prochaine évolution, mais en restant désespérément axée sur le système administratif (2). Refusant une réorientation vers le judiciaire, elle passe à côté de la véritable solution à la lutte contre les sectes, le renseignement criminel, qui pourrait pourtant bientôt émerger des services spécialisés de la Police française (3).