H ier, le quotidien Libération a consacré cinq pages – dont la une – à la vacillante lutte contre les sectes en France :
Organismes administratifs moribonds, enquêtes judiciaires qui s’étirent en vain, désintérêt des hautes instances de l’État,… Le constat est amer. Mais il était prévisible.
À plusieurs reprises, sur ce blogue, j’avais souligné un certain nombre d’errements du système de lutte contre les sectes en France.
En 2009, j’avais consacré un long article sur les raisons de l’inefficacité dudit système, qui repose en grande partie sur la MIVILUDES, une mission interministérielle totalement inadéquate et hautement contreproductive.
Fin 2011, je critiquais vertement, coup sur coup, :
- la proposition de loi qui visait à conférer une immunité légale contre la diffamation aux membres de ladite mission. Une immunité qui allait leur permettre de continuer d’avancer dans les médias de grossières approximations (lire : des erreurs manifestes) légales et factuelles, et de les faire passer pour des vérités absolues. Et ce, en toute impunité ;
- la coupable obstination de la MIVILUDES, reprise par la Chancellerie, à privilégier l’utilisation en justice de la – regrettable – loi About-Picard sur l’abus de faiblesse, afin de faire condamner les gourous de tout poil. Au détriment d’autres textes pénaux autrement plus efficaces et plus sévères…
Dès lors, on comprend mieux le pauvre bilan judiciaire de la lutte antisectes. Entre les bourdes successives d’une administration qui doit apprendre ce qu’est le contentieux et le triomphe des Témoins de Jéhovah français devant la Cour européenne, il n’y a vraiment pas de quoi se tresser des lauriers. C’est pourtant une discipline dans laquelle la MIVILUDES excelle. Ça en dit long sur l’ampleur du problème.
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À propos de Arnaud Palisson
Arnaud Palisson, Ph.D. fut pendant plus de 10 ans officier de police et analyste du renseignement au Ministère de l'intérieur, à Paris (France). Installé à Montréal (Canada) depuis 2005, il y a travaillé dans le renseignement policier puis en sureté de l'aviation civile. Il se spécialise aujourd'hui dans la sécurité de l'information et la protection des renseignements personnels.
Cet article est choquant puisque les journalistes manipulateurs de Libération font aveu de leur préjugés en disant clairement que « les Témoins de Jéhovah et les scientologues » étaient des « symboles répulsifs forts » idéals pour « sensibiliser le public à une cause » expiatoire (bouc-émisssaire)…Cette simple déclaration résume à elle seule les réelles motivations de la campagne antisecte des années 90. Le virus de l’intolérance a du mal à lâcher prise surtout là ou règne l’ignorance (chez Libé)…
Dire que le même Journaliste, Lucas Burel, qui a pondu un article à charge contre des minorités de conviction avait critiqué le maire de Wissous le taxant d’islamophobe pour avoir chassé les femmes voilées de la base loisir et laissé des commentaires contre les musulmans dans sa page facebook . Cherchez l’erreur…Ce genre de « journaliste » s’émeuvent facilement quand il s’agit de défendre les musulmans mais sonne la charge contre les minorités religieuses plus répulsifs à leur goût ! Deux poids: deux mesures !
Merci pour ce bref résumé objectif de la situation sur le terrain minée du combat idéologique contre les minorités religieuses.
C’est perdu d’avance puisque les motivations premières ne sont pas bonnes.
L’article de libération est pondu par des journalistes qui font preuves d’amalgames (ce mot est de venu à la mode) et qui mélangent les torchons et les serviettes. D’ailleurs à un certain endroit ils le reconnaissent implicitement…Le problème est là.
Bonne continuation.
Il y a une affaire en cours avec la scientologie (silence radio en cours) des entreprises en région parisienne (Arcadia vs pincanon)
Le coup de la non-dissolution aussi (2009), qui est toujours dans le clair-obscur …
En plus la France vient d’être condamnée par la CEDH, relativement à une histoire de lenteur du traitement judiciaire (concernait pour partie une affaire avec la scientologie)
Ça bouge un peu (lentement :)) et différement