[Deuxième volet de l’étude consacrée à l’attentat manqué contre le vol 253]
Avant l’attentat manqué du 25 décembre 2009 contre le Vol Amsterdam-Détroit, la communauté américaine du renseignement avait collecté plusieurs informations pertinentes concernant l’implication terroriste d’Abdul Mutallab. Ce que l’on reproche principalement aujourd’hui à l’Administration, c’est son incapacité à relier les points (connecting the dots), à repérer et à arrêter Abdul Mutallab avant qu’il ne monte dans l’avion.
S’agit-il de nouvelles affres du cloisonnement entre les agences, quelques semaines après le massacre de Fort Hood (qui a mis en évidence le non-partage d’information entre l’Armée américaine et le FBI) ? Ou faut-il y voir un procès d’intention, diligenté par des politiciens médiatisés, spécialistes du « y-avait-qu’à-fallait-qu’on » ?
Après le 11 septembre 2001, la preuve fut faite que les agences de renseignement travaillaient en silo, sans partager l’information de sécurité nationale. On a alors instauré en 2005 l’Office of the Director of National Intelligence (ODNI) qui supervise les seize agences fédérales de renseignement. En son sein, a été créé le National Counter Terrorism Center (NCTC), dont la tâche est précisément de mettre en relation les informations pertinentes détenues par des agences différentes.
Mais en instaurant ces nouveaux organismes, l’Administration Bush a également créé un monstre bureaucratique qui a bien vite rendu inopérants les avantages techniques qu’aurait pu avoir ce changement majeur. L’affaire du vol 253 est symptomatique de cette bureaucratie. (…)
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À propos de Arnaud Palisson
Arnaud Palisson, Ph.D. fut pendant plus de 10 ans officier de police et analyste du renseignement au Ministère de l'intérieur, à Paris (France). Installé à Montréal (Canada) depuis 2005, il y a travaillé dans le renseignement policier puis en sureté de l'aviation civile. Il se spécialise aujourd'hui dans la sécurité de l'information et la protection des renseignements personnels.