L’Ordre du Temple Solaire et la théorie du complot : Les « X-Files » d’Yves Boisset

2012 et prédictions apocalyptiques obligent, la semaine dernière, une équipe de télévision française a débarqué à Montréal, dans le cadre d’un documentaire consacré aux sectes millénaristes. Il y sera beaucoup question de l’Ordre du Temple solaire (OTS). Aussi, la réalisatrice et son caméraman sont-ils venus s’entretenir avec moi au sujet de cette secte qui a fait couler beaucoup d’encre depuis dix-huit ans. Ils souhaitaient avoir mon point de vue sur la question en tant qu’ex-analyste de la Direction centrale des renseignements  généraux (DCRG) à Paris, où j’avais débuté ma carrière dans le suivi des sectes en août 1995, quelques mois avant le massacre de seize adeptes de l’OTS dans le Vercors.

L’entrevue visait également à expliciter ma position quant à la théorie du complot qui fait fureur en France depuis des années. Une position que j’avais exposée, il y a plus de quatre ans, dans un article de mon blogue personnel. Rétrospectivement, j’ai pensé qu’il serait intéressant d’exhumer cette note et de la publier sur Rapports minoritaires, après l’avoir légèrement remaniée.

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J’aime beaucoup Yves Boisset, le metteur en scène de cinéma. Son côté pamphlétaire et iconoclaste a toujours été pour moi une source de réjouissance au pays des Dupont-Lajoie.

Mais lorsque j’avais appris il y a quelques années, que ce même Yves Boisset préparait un documentaire explosif sur l’Ordre du Temple Solaire, j’avais craint le pire. Craint que ce sympathique chien fou qui faisait mouche dans la fiction ne se noyât dans les eaux saumâtres de la manipulation médiatique d’un fait réel.

Aussi n’avais-je jamais osé regarder Les mystères sanglants de l’Ordre du Temple Solaire qu’il réalisa en 2005. Peur de voir un cinéaste intéressant se fourvoyer. Peur de le voir se planter dans les grandes largeurs.

Et puis, finalement, deux ans plus tard, Radio-Canada rediffusait le reportage. L’occasion fait le larron. Et le naïf fait le docu-fiction. Car il faut avoir une sacrée dose de candeur pour écrire et réaliser un tel film.

Yves Boisset est tombé dans le panneau. Pas un peu. Non. Les pieds solidement joints par la bonne foi, il s’est fait balayer par les arguments prodigieusement fallacieux de journalistes de province en quête de leur Watergate en Vercors. De tout son long, Boisset s’est étalé dans le délire paranoïaque des familles de victimes. La face contre terre, il s’est ratatiné sur le linceul boueux qu’exposent des avocats à la recherche d’une reconnaissance médiatique (et accessoirement d’une rente à vie).

On l’aura compris (et on le regrettera) : Boisset s’est effectivement planté.

Le documentaire commence plutôt bien : l’historique de l’OTS, les massacres de Morin Heights (Canada) et de Cheiry et Salvan (Suisse) en 1994 sont rapidement mais bien retranscrits. Les choses se compliquent lorsque l’on en arrive à l’enquête suisse. À partir de là (et on y arrive assez vite), on a droit à un déballage du grand n’importe quoi (1), où la naïveté et l’incompétence le disputent au négationnisme sectaire (2).

1 – Les élucubrations

1.1 – L’enquête suisse bâclée

Tout d’abord, le juge Piller, chargé de l’instruction helvétique, essuie des tirs de barrage : son enquête bâclée laisse penser qu’il a en fait dissimulé une manipulation d’État. Sinon, pourquoi ledit magistrat a-t-il ordonné aussi vite la destruction des vestiges du chalet de Salvan, détruisant ainsi des pièces à conviction ?

La réponse est pourtant simple : rapidement, la justice a conclu à l’assassinat collectif perpétré par des adeptes qui se sont ensuite suicidés. Les pièces à conviction déjà réunies étaient largement suffisantes. Le juge a donc fait détruire (devant les caméras de télévision) les vestiges du temple dans le chalet de Salvan afin d’éviter de faire du lieu un sanctuaire morbide. Ce n’était pas forcément la meilleure chose à faire. Mais émanant d’un juge complètement dépassé par la pression médiatique et politique, la décision est compréhensible.

Yves Boisset est bien au-dessus de ces basses considérations. Tout ce qu’il voit, c’est que plusieurs mois après les massacres suisses, deux journalistes de France 2 se rendent au chalet de Salvan et fouillent dans les décombres. Dans la poubelle de la cuisine, ils découvrent des cassettes audio intactes sur lesquelles on peut entendre les conversations téléphoniques de plusieurs adeptes, espionnés par Di Mambro.

Et Boisset de conclure : c’est la preuve que l’enquête a été bâclée et que ce fiasco masque un scandale d’État.

Mais c’est aller un peu vite en besogne. En effet :

  1. la teneur des conversations téléphoniques est en accord complet avec la thèse officielle de l’assassinat collectif suivi du suicide des adeptes meurtriers
  2. Si le juge Piller, en barbouze judiciaire aux ordres de Berne, a fait détruire les vestiges du temple dans le chalet pour couvrir une manipulation politique, je trouve hautement improbable qu’il ait oublié de faire les poubelles…

1.2 – Les deux adeptes policiers morts dans le Vercors

Deux des 16 victimes du Vercors étaient des policiers français, Jean-Pierre Lardanchet et Patrick Rostan. Yves Boisset nous assène qu’ils étaient tous deux membres des Renseignements généraux. Le signe évident de leur statut de barbouze ! Et le documentaire de nous montrer une transcription d’un fichier retrouvé sur l’ordinateur de Jo Di Mambro dans le chalet incendié de Salvan : « Lardanchet = taupe ». Pour le cinéaste, c’est LA preuve irréfutable.

Sauf que :

  1. Lardanchet n’était pas aux RG, mais à la Police judiciaire de la Préfecture de police, à Paris. Quant à Rostan, il n’était pas non plus affecté aux RG mais à la DiCCILEC – aujourd’hui la Police aux frontières (PAF).
  2. Si ces deux policiers étaient des barbouzes en mission, pourquoi n’ont-ils pas été les deux exécuteurs ? En effet, seul Lardanchet a pressé la détente à plusieurs reprises, aidé par un adepte… architecte.
  3. Il n’est apparemment pas venu à l’esprit d’Yves Boisset que cette mention « Lardanchet = taupe » était le fruit du délire paranoïaque de Di Mambro. Un délire qui allait le conduire à orchestrer la mort de 53 personnes (dont la sienne) en l’espace de quelques jours en 1994. Il est évident qu’au cours de cette période troublée, Di Mambro a dû chercher tout autour de lui s’il n’y avait pas des taupes infiltrées. C’est un classique chez les gourous paranoïaques. Mais  Boisset ne s’embarrasse pas de ce genre de détails.
On pourrait tenter de faire entendre raison à ces tenants de la théorie du complot en leur demandant pourquoi Lardanchet s’est suicidé juste après les 14 assassinats. Et là, deux réponses possibles :
  • il s’est suicidé parce que le Ministre de l’intérieur de l’époque, Charles Pasqua, lui en a donné l’ordre. Dans ce cas, il va falloir que les pouvoirs publics s’intéressent de près à la secte de la place Beauvau…
  • Il a été abattu par d’autres barbouzes venues finir le travail et réduire au silence les deux taupes du Ministère. Les mêmes barbouzes qui ont effacé les empreintes sur les véhicules des adeptes.

1.3 – Pas d’empreintes digitales sur les voitures !

Selon Yves Boisset, il n’y avait aucune empreinte digitale sur les voitures des adeptes stationnées dans la forêt, en contrebas de la macabre clairière. Pour lui, cela accrédite la thèse du commando de « nettoyeurs ».

On tombe ici dans le domaine des légendes urbaines (ou, plus exactement, des légendes sylvestres). Car, en réalité :

Les opérations de police technique effectuées à l’extérieur des véhicules n’ont pas permis de relever d’empreintes digitales exploitables.

Tribunal correctionnel de Grenoble, 25 juin 2001

Il existait donc bel et bien des empreintes digitales. Mais elles n’ont pas pu être exploitées par les enquêteurs.

Par ailleurs, si des tueurs patentés appointés par le Ministère de l’intérieur sont responsables de la tuerie, il faut se demander :

  • Pourquoi auraient-ils effacé toutes les empreintes digitales sur les véhicules et pas les empreintes de pas sur le sol ? [les faits se sont produits en décembre, dans un Vercors enneigé]
  • De tels professionnels auraient-ils vraiment oublié de mettre des gants pour enlever, séquestrer et assassiner 16 personnes ?

1.4 – OTS = AMORC !

Mais ces contradictions et incohérences ne troublent pas Boisset une seule seconde. Et le réalisateur de tisser des liens entre l’OTS et le Service d’action civique (SAC), un groupe de barbouzes apparu sous de Gaulle et dissous en 1982. Le massacre du Vercors a eu lieu treize ans plus tard… Tissons, tissons, il en restera toujours quelque chose, semble nous dire Yves Boisset. Et le cinéaste de relier allègrement l’OTS au SAC via l’extrême-droite, via l’AMORC.

L’Ancien et mystique ordre de la Rose-Croix, c’est la Franc-Maçonnerie du pauvre. Et pas forcément au sens pécuniaire du terme. Ajoutée en 1999 sur la liste des sectes du rapport parlementaire français de 1996, l’organisation est régulièrement accusée d’être une officine barbouzarde, en lien avec le SAC, derrière laquelle l’État français se cache pour obtenir les bonnes grâces de chefs d’État africains et la passation de contrats de vente d’armes en échange de quelques titres ésotérico-nobiliaires aussi ronflants que bidons.

Patente ésotérico-élitiste aux écrits crypto-cocasses, l’AMORC n’en a pas moins suscité de nombreuses vocations sectaires. Car nombre de gourous (petits ou grands) ont usé leur fonds de pantalons taillés sur mesure sur les bancs des temples de l’AMORC en France et dans le reste de l’Europe. Ce fut le cas, entre autres, de Jo di Mambro.

Pour Yves Boisset, la preuve est faite : OTS = AMORC = SAC. Donc, par une transitivité biaisée : OTS = SAC. On a alors droit à un couplet sur l’affaire Yann Piat et l’assassinat des frères Saincené en 1994.

Je ne détaillerai pas ici cette dernière affaire. Mais il est révélateur que, pour Yves Boisset, elle soit liée à l’OTS sous prétexte que l’on aurait découvert des capes de néo-templier chez les frères Saincené. Le raccourci est saisissant. En effet, il existe en France des centaines d’associations néo-templières et/ou rosicruciennes. Et dans le Var, terre politico-mafieuse et fief de la franc-maçonnerie affairiste, ce ne sont pas les porteurs de cape à croix pattée qui manquent. Tout ce qui brille n’est pas d’or. De même, tout néo-templier varois n’est pas ipso facto un membre de l’OTS.

Toujours est-il que le documentaire n’apporte aucun élément de fait qui accrédiCroix_patteete le lien structurel entre OTS et AMORC. Mais cela n’arrête pas Yves Boisset qui va broder sur du vent. Di Mambro a été membre de l’AMORC ? Qu’à ce la ne tienne : à l’AMORC un jour, à l’AMORC toujours ! On reconnaitra que l’argument est tout de même un peu faible.

Le seul lien à peu près tangible que l’on aurait pu tisser entre les deux organisations passe par l’Ordre rénové du temple (ORT), organisation néo-templière dirigée par Julien Origas (connu pour avoir été un « collabo » durant la deuxième guerre mondiale et pour ses orientations d’extrême-droite après le conflit). En effet, à la demande de Di Mambro, Luc Jouret avait tenté de prendre la direction de l’ORT et ce, dès les funérailles d’Origas en 1983. Sauf qu’il s’était aussitôt fait jeter de l’ordre manu militari par la famille du défunt.

1.5 – Le trafic d’armes international !

À la fin du reportage, nous apprenons que l’OTS abritait depuis des années rien moins qu’un trafic d’armes international ! Voilà une idée grotesque. En effet, plus tôt dans le documentaire, Yves Boisset lui-même nous a conté comment, en 1993, Luc Jouret avait eu toutes les peines du monde à se procurer trois pistolets ; il s’était d’ailleurs fait condamner de ce chef par la justice canadienne à verser 1000 $ à une oeuvre caritative. Mais Jouret et Di Mambro ont dû dès lors suivre les meilleures formations et intégrer les meilleurs réseaux en la matière. Car, si l’on en croit le cinéaste, les deux gourous allaient mettre sur pied un trafic international d’armes lourdes… en l’espace d’un an !

1.6 – Le blanchiment d’argent à l’échelle internationale !

Yves Boisset reprend ensuite la thèse du correspondant de France-Info à Lyon, Maurice Fusier. Ce dernier évoque les fonds détenus par l’OTS sur des comptes en banque australiens et avance le chiffre de 93.290.000 dollars. Puis le journaliste de province annonce qu’Interpol a reconnu s’être trompé : 93, ce n’est pas le nombre de millions de dollars sur les comptes, mais l’année de dépôt des sommes. Cela nous fait un dépôt, en 1993, de 290.000 dollars ; cela fait déjà nettement moins mafieux.

Mais, selon Maurice Fusier, le fait même qu’Interpol ait publié une telle rectification suffit à prouver la conspiration politico-mafieuse au plus haut niveau de la finance internationale. Comprenne qui pourra…

[Soit dit en passant, Interpol ne s’est pas trompé. La méprise vient d’autres journalistes en quête de sensationnel qui avaient tiré des conclusions hâtives au vu d’un document manuscrit qui avait fuité lors de l’enquête.]

2 – Pourquoi une remise en cause de la thèse officielle ?

La question est d’importance, car elle pousse le public à appliquer l’adage « Il n’y a pas de fumée sans feu ». Si divers acteurs de cette affaire rejettent la thèse officielle avec constance et véhémence, il doit bien y avoir une raison. En fait, des raisons, il y en a trois qui, cumulées, donnent une impression trompeuse de scandale.

2.1 – Les réseaux pro-sectaires

La remise en cause de la thèse officielle est à l’origine le fait de personnes qui défendent bec et ongles les minorités religieuses. Cette finalité n’a rien de critiquable en soi. Sauf lorsque cette apologie débouche sur une véritable négation du phénomène sectaire (pour plus de détails, je vous renvoie à ma longue analyse d’un écrit pro-sectaire typique).

Ainsi, le Centre d’études sur les nouvelles religions (CESNUR), fondé sous les auspices du Vatican, a été créé pour défendre les sectes dans le but non avoué de préserver le catholicisme des tentatives de laïcisation de certains pays européens.

Les sociologues, historiens des religions et juristes affidés au CESNUR, zélotes du fait religieux tous azimuts, nient par conséquent farouchement la dangerosité du phénomène sectaire, ce qui les conduit inévitablement à nier la responsabilité des sectes dans des massacres dits « suicides collectifs ». Ainsi CESNUR et consorts ont-ils continuellement œuvrer pour faire croire que :

Et on ne s’étonnera pas non plus que Danièle Gounord, sur son blog officiel de porte-parole de l’Église de scientologie, considère le massacre de seize adeptes de l’OTS dans le Vercors en 1995 comme une manipulation de l’État français pour justifier son action politique contre les sectes [5] :

Grâce à la persévérance des familles des victimes, des pistes se sont peu à peu dessinées, faisant s’écrouler le mythe du suicide collectif des membres de l’Ordre du temple Solaire devant le faisceau de preuves qui contredisent la version officielle, et laissant entrevoir une manipulation de grande ampleur. Car sur cet énorme mensonge s’est bâtie toute une machinerie gouvernementale pour lutter contre les nouveaux mouvements spirituels et religieux.

De l’art hubbbardien de la récupération et de la propagande…

2.2 – L’héritage de Jacques Breyer

Jacques Breyer est le père du néo-templarisme. C’est lui qui, en 1952, au château d’Arginy (Rhône), rassemble une poignée d’ésotéristes à deux centimes et annonce la renaissance de l’Ordre du Temple. C’est la résurgence d’Arginy.

L’Ordre du Temple, l’organisation des Chevaliers Templiers, disparut en 1315 suite à une habile manipulation du roi de France Philippe Le Bel (une vraie affaire d’État, celle-là). Mais Jacques Breyer et ses écrits hermétiques font état de la continuation occulte de l’Ordre durant plus de six siècles. Et en 1952, l’heure est venue de refaire surface.

Pour les ésotéristes européens, Jacques Breyer est un messie et son œuvre est incommensurable. Aussi on peut comprendre que sa veuve ne souhaite pas voir l’oeuvre du défunt traînée dans la boue : les massacres de l’OTS sont en effet une preuve tangible des dérives auxquels le néo-templarisme peut conduire. Mme Breyer a donc tout intérêt à faire accréditer la thèse de l’assassinat barbouzard, de l’affaire d’État que l’on a voulu étouffer. C’est ce à quoi va s’atteler son avocat, Me Alain Leclère.

2.3 – Les familles des victimes du Vercors

Quel intérêt les familles des seize victimes auraient-elles à remettre en cause la thèse officielle de l’assassinat collectif suivi de suicides commis par des adeptes ? La réponse se comprend aisément, d’un point de vue psychologique. En effet, les familles de victimes du massacre du Vercors sont dans une situation intenable : dans la plupart des cas, elles savaient depuis un bon moment que leurs proches (qui devaient périr en décembre 1995) étaient des membres de l’OTS. Mais, suite aux massacres suisses et québécois de 1994, ces adeptes survivants avaient assuré leur famille que ces tragédies étaient incompréhensibles, que leur propre cheminement spirituel au sein de l’OTS n’avait rien en commun avec celui de Di Mambro et consorts, qu’ils allaient quitter sur-le-champ une telle organisation,…

Or, un an plus tard, on constatait que tous ces beaux discours rassurants n’étaient que des mensonges. Les adeptes étaient non seulement demeurés membres de l’OTS, mais ils comprenaient parfaitement le geste des « suicidés » au point de planifier leur propre transit vers Sirius.

Lorsque survient le massacre du Vercors en 1995, les familles des « suicidés » ont deux façons de réagir, qui s’excluent mutuellement :

  • soit elles se disent qu’elles n’ont pas été vigilantes, qu’elles savaient que leurs proches étaient dans l’OTS et qu’elles n’ont pas réagi après les massacres de 1994. Bref, elles considèrent qu’elles ont une responsabilité dans ces décès. Mais il faut une sacrée dose d’introspection et de courage pour en arriver à cette conclusion ;
  • soit elles refusent de reconnaître leur aveuglement dans cette affaire et préfèrent rejeter la responsabilité sur d’autres. Mais contre qui peuvent-elles se retourner ? Plus aucun des acteurs des massacres de l’OTS n’est vivant ! En conséquence, le coupable idéal c’est… le gouvernement. Qui doit forcément nous cacher des choses. D’ailleurs, « tout le monde sait que », au nom de la raison d’État, le gouvernement peut être amené à commettre des actes horribles. Comme enlever seize hommes, femmes et enfants aux quatre coins de la France et de la Suisse, et les assassiner tous ensemble en pleine nuit hivernale dans une clairière du massif des Préalpes.

Le massacre du Vercors est un assassinat collectif majoritairement consenti, suivi du suicide des deux exécuteurs. Il a été décidé par des adeptes qui se croyaient membres du tout premier cercle d’initiés de l’OTS et qui ont très mal acceptés de n’avoir pas fait partie du premier « transit » de 48 personnes, réalisé en Suisse l’année précédente. Le schéma s’est répété, dans une moindre mesure, en 1997, à Saint-Casimir, au Québec, avec le suicide de cinq personnes. Aucun élément tangible n’est jamais venu remettre en cause la thèse officielle. Et pour les familles des victimes, la thèse conspirationniste ne relève pas de la raison mais de la foi.

On peut comprendre la douleur des familles et, dans une certaine mesure, leur cécité soigneusement entretenue par des individus marqués du sceau de l’intéressement. Mais cet aveuglement n’est pas sans conséquence sur la perception du fait sectaire en France. Ainsi, en cautionnant la thèse du complot d’État, les familles des victimes accréditent l’idée que professent les réseaux pro-sectaires, à savoir que les sectes ne sont pas si dangereuses…

Pire, en 2006, l’opportuniste parlementaire Jean-Pierre Brard entonnait à son tour le couplet anti-barbouzes. Il se lançait dans un navrant plaidoyer en faveur des familles des victimes du Vercors doublé d’une diatribe sur le gouvernement de droite qui aurait enterré l’affaire. Avec de telles interventions hautement médiatisées, Brard scie la branche sur laquelle il est assis. Il abonde ici dans le sens des pro-sectes (alors qu’il les combat avec véhémence par ailleurs en tant que vice-président du groupe d’études sur les sectes à l’Assemblée nationale…) et apparaît dans toute sa splendeur de Don Quichotte du Palais-Bourbon…

Don Quichotte, Yves Boisset en est un autre, généralement plus inspiré. Le metteur en scène du Prix du danger et de Allons z’enfants ne s’est donc pas contenté d’écrire et réaliser un documentaire d’une épouvantable subjectivité. Sa bonne foi et sa propension aux coups de gueule salutaires l’ont projeté dans l’arène des conspirationnistes de mauvais aloi. Il se retrouve ainsi, bien malgré lui, le véhicule de la théorie de l’innocuité des sectes. Il ne s’y attendait pas.

Nous si. Et au moins de ce point de vue, on n’est pas déçus.


[1] Nancy T. Ammerman, Report to the Justice and Treasury Departments Regarding law enforcement interaction with the Branch Davidians in Waco, Texas – Recommendations of Experts for Improvement in Federal Law Enforcement after Waco, U.S. Department of Justice and U.S. Department of the Treasury, Washington, DC: Government Printing Office, 1993, § III-8.

[2] Massimo Introvigne, Che cosa è veramente accaduto a Waco, revue Cristianità, no 217, 1993, p.3.

[3] Jeffrey Hadden, Heaven’s Gate – Profile of the group.

[4] Susan J. Palmer, France’s About-Picard Law and Neo-Phare: The First Application of « Abus de Faiblesse (short version) ; disponible également en version française.

[5] Danièle Gounord, Temple Solaire : la fin d’un mythe, 15 octobre 2006. Les caractères gras sont de mon fait.

À propos de Arnaud Palisson

Arnaud Palisson, Ph.D. fut pendant plus de 10 ans officier de police et analyste du renseignement au Ministère de l'intérieur, à Paris (France). Installé à Montréal (Canada) depuis 2005, il y a travaillé dans le renseignement policier puis en sureté de l'aviation civile. Il se spécialise aujourd'hui dans la sécurité de l'information et la protection des renseignements personnels.

9 réponses sur “L’Ordre du Temple Solaire et la théorie du complot : Les « X-Files » d’Yves Boisset”

  1. J’ai suivi cette affare il ya quelques années ; et avec le recul cet évènement suscite encore des débats. Ce qu’on a appelé le massacre- suicide de l’OTS (Ordre du temple Solaire) semblait être considéré comme une affaire dans l’affaire.Il y en a qui ont crtiqué l’enquête policière en s’ appuyant sur des thèses de complot, d’autres ont interprêté ce massacre comme s’ il avait été exécuté par des membres extérieurs à l’organisation.
    Mais, quand on a suivi cette affaire, on se rend compte qu’il ya beaucoup de questions qu’elle peut susciter :
    • D’abord,on a envie de connaître l’histoire de l’Ordre du Temple Solaire
    • Qu’est-ce qui explique ce meurtre-suicide?
    • Comment peut-on qualifier l’OTS et les groupes similaires?

    J’ai compris qu’ il n’existait pas de lien réel entre les ordres templiers depuis l’ ordre chevaleresque du temple fondé au moyen-âge ; que les ordres qui ont existé par la suite et parmi eux l’ OTS n’étaient que des créations ( Avec parfois leurs divisions ) même s’ils revendiquaient chacune une filiation fantastique très ancienne.Quant à l’OTS, il semble qu’il a été infiltré plusieurs fois par des personnes cherchant un lieu pour exercer des activités plus ou moins licites.L’ histoire de ce mouvement semble avoir été tumultueuse, et il semblerait que dans le passé l’OTS ait affiché des croyances confuses pour ce que ses dirigeants voulaient bien faire croire..Un autre point qui suscite des questions , ce sont les causes du désastre final, et ceci donne l’impression de quelque chose de pas très homogène, et du même coup, l’on s’interroge sur les mécanismes qui ont conduit à la fin du mouvement. D’après ce que l’on peut comprendre, l’OTS était un mouvement qui devait survivre. Mais, pourquoi et comment un groupe qui se destinait à survivre aux catastrophes censées anéantir l’humanité a décidé de disparaître.J’ai alors compris que la perte du charisme de DI Mambro pouvait apporter des indications. Ce dernier ayant constaté qu’il était mis en doute par ses fidèles aurait décidé la mise à mort de l’ordre , ou encore , ou alors, sentant très malade , et conscient de sa mort prochaine, il aurait décidé de détruire l’organisation pour éviter que Luc Jouret ne lui succède et qu’il hérite de son charisme ; et à cela s’ ajouterait peut-être les problèmes financiers, et la convinction d’être persécuté. Et à y regarder de près, on voit qu’ il a pratiqué la politique de la terre brûlée parce qu’ il constatait l’ échec de sa domination.Ceci nous amène à comprendre que dans la symbolique des ordres initiatiques,souvent , le rituel de la mort et de la renaissance est comme une purification, un passage de la vie profane à vie spirituelle Ce rituel qui est commun aux ordres initiatiques , aux franc-maçons avait pris dans le cas de l’ OTS , une tournure bizarre, elle a peut-être été poussée jusqu’ a`une ultime et extrême version . L’OTS laisse peut- être penser qu’il était mue par un désir d’absolu qui pousse les individus à vouloir explorer des terres inconnues. La quête d’expériences et de connaissances serait devenue ici extrême. Il est toutefois de comprendre la logique de la violence et même après –coup , rien ne peut justifier pourquoi ce mouvement à opter pour la violence. Même la persécution externe (réelle ou exagérée dans l’ordre) ne peut être une clé à la réponse, puisque de nombreux groupes persécutés ne trouvent pas souvent une issue dans le suicide collectif.
    Alors peut-on essayer d’aller chercher des réponses dans des questions telles que :
    – L’idéologie apocalyptique sous-jacente
    – La perception d’une opposition venant de l’extérieur
    – La chute de l’autorité charismatique du chef
    On arrive à la question de savoir à quel type d’organisation avait-on à faire ? L’OTS semblait être un groupe secret qui pensait l’absolu était inaccessible; et donne le sentiment que les médias ont fait un amalgame avec les sectes pour accentuer le côté dangereux des groupes religieux minoritaires. En fait, et à y regarder de près ,on arrive à comprendre que l’OTS n’était qu’un ordre initiatique dont le rituel devait s’inspirer de ceux de la franc-maçonnerie : Son fonctionnement devait être différent de celui des sectes ou des vénérations, à la différence que dans les franc-maçonneries le Grand Maître est élu démocratiquement pour une durée déterminée, et il ne fonde pas son mandat de direction sur une autorité charismatique, il gère bureaucratiquement une organisation. S’agissant de l’OTS, on voit que le leadership de DI MAMBRO semble être ici assez spécifique ; son type de fonctionnement semblait être très différent de celui des sectes, il ne démontrait pas beaucoup de compétences.
    Pour ce qui de «l’affaire dans l’affaire» on voit que les enquêtes et les contre enquêtes comme celles de la famille Vuarnet, et qui se sont transformées en thèses de complot avec des acteurs lointains auraient pu être les bienvenues, mais quand on sait que de tels prolongements se produisent fréquemment dans d’autres domaines et qu’ils finissent par être farfelus; mais ,je souhaiterais bien avoir quelques pistes de réponses.
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  2. @ Arnaud Palisson,
    Votre démonstration contre-argumentée du documentaire d’Yves Boisset est clairement défavorable à toute autre hypothèse que le suicide collectif dans la tragédie de l’OTS. Il est sans conteste concevable de ne pas s’avouer convaincu par une quelconque autre explication à cette tragédie, et de prendre même la peine de réfuter les arguments de ses adversaires, à la faveur de l’opportunité qui vous en a été offerte dans le contexte que vous précisez en préambule.
    En s’en tenant pourtant strictement au cadre des éléments exposés dans le documentaire, on peut recenser de nombreux éléments objectifs de vos contre-arguments et de vos raisonnements attestant de votre malhonnêteté intellectuelle, pour ne pas risquer le terme de malveillance. Je ne les détaillerai pas. Le visiteur curieux pourra se faire sa propre opinion. Il serait même envisageable d’inférer les motifs implicites qui conduisent votre exposé, et le but de la publication même marginale d’un tel monceau d’insanités.
    Par respect pour la mémoire de ceux qui ne sont plus, et pour la douleur de ceux qui ont perdu les leurs, je m’abstiendrai de rentrer dans toute polémique sur des circonstances dramatiques qui risqueraient de déborder largement les maigres informations à la disposition d’un simple anonyme qui croit cependant important de vous répondre. Je m’en cantonnerai au plus insupportable; lorsque vos considérations justement dépassent, elles, largement le cadre de la contestation concevable des éléments exposés dans un documentaire:
    Il est indiscutablement inconvenant de présupposer l’existence d’un « intérêt » caché au scepticisme des familles, qui leur ferait douter de la « thèse officielle », autre que celui qu’un proche ayant accepté de témoigner dans le film d’Yves Boisset résume de la façon la plus évidente: c’est leur devoir, leur honneur, pour eux-mêmes et pour les disparus, de vouloir comprendre les circonstances exactes dans lesquelles leurs proches ont trouvé la mort.
    Si le terme de « délire paranoïaque » peut sans doute être avancé pour désigner les élucubrations farfelues émanant de la cervelle de quelques dirigeants illuminés d’organisations sectaires – toujours bizarrement très terre-à-terre quand il s’agit des basses choses matérielles – et peut-être des malheureux qui s’y sont laissé endoctriner, il est proprement ignoble de tenter de discréditer a priori le discours des familles de victimes, ayant de surcroît rencontré de façon récurrente et obstinée des entraves manifestes de l’institution judiciaire au déroulement serein de l’instruction, et une oreille sourde à leur demande d’élargissement de l’enquête, en portant leurs arguments sur un terrain psychiatrique.
    Il est enfin plus ignomineux encore de tenter de démontrer par votre raisonnement « psychologique » les raisons vraisemblables de leur « aveuglement », prises en tenaille qu’elles seraient entre une nuée permanente de parasites tous plus vils et mal-intentionnés les uns que les autres au-dehors (ces avocats « à la recherche d’une reconnaissance médiatique, et accessoirement d’une rente à vie », ces journalistes aux « arguments prodigieusement fallacieux en quête de leur Watergate en Vercors », tous ces charognards « marqués du sceau de l’intéressement »), et la reconnaissance de leur part de « responsabilité » dans la perte des leurs en leur for intérieur, seul dignité qui semble trouver grâce à vos yeux, quand bien même il n’est que trop aisé de subodorer que vous ne pourriez que déplorer combien trop peu nombreuses seraient parmi elles celles ayant atteint la dose « sacrée » « d’introspection et de courage » pour reconnaître cette responsabilité. Des familles ont perdu des leurs, adeptes de l’OTS, dans des circonstances effroyables. Qu’elles puissent se sentir en partie responsables de leur mort est concevable. Mais quand même: la plupart des morts de l’OTS ont été assassinés. Ce ne sont pas leurs proches qui les ont tués. Laisser à entendre que la seule posture qui vaudrait en pareil cas serait de se borner à se morfondre dans le chagrin pour le reste de leur existence, en considérant gravement cette part de responsabilité, au lieu d’hurler au loup, je crois que les mots manquent pour qualifier pareille affront.
    Vous arrivez, pourtant, à vous surpasser. C’est même là l’ultime aboutissement de votre chronique: « en cautionnant la thèse du complot d’État, les familles des victimes accréditent l’idée que professent les réseaux pro-sectaires, à savoir que les sectes ne sont pas si dangereuses ». La question de savoir si, arrivé à ce stade, il vaut mieux alerter les hommes en blouse blanche, ou considérer gravement votre chronique pour ce qu’elle ne peut plus être, ne se pose plus.
    Si j’avais le cœur à placer un mot d’esprit, je dirais que cette histoire sent trop le soufre, ou peut-être le phosphore, pour être honnête.
    Je préfère conclure comme suit: il n’y rien d’autre à retenir de mon intervention que c’est plutôt en signant de tels chroniques que vous donnez plus certainement du crédit aux arguments que vous vous flattez de combattre; arguments dont l’auteur de ces quelques lignes émet le vœu pieux qu’ils soient représentatifs d’une frange non-négligeable de l’opinion publique.
    Un quidam

  3. et la machoire cassee de la mere d un des enfants qui s est aussi suicidee selon toi c en glissant sur une peau de banane ds le vercors??? le tribunal de grenoble dont tu donnes le lien dit : « Il a été constaté une fracture mandibulaire, une fracture maxillaire et une fracture de la paroi antérieure du sinus maxillaire droit établissant qu’elle avait été frappée violemment au visage. »+ »Marie-France LARDANCHET (latéro-déviation du nez) qui proviennent de contusions par choc direct (coup de pied, de poing ou de crosse)
    tu lui dis quoi a la famille de cette victime?????qu elle s est aveuglee et rejete la responsabilite du « suicide » de leur fille sur l etat.faut que tu sois abruti pour ne pas comprendre que ces gens veulent des reponses sur un meurtre au demeurant aucune des familles de victimes ne met l etat en cause ds le reportage elle sont juste insatisfaite de la version de la justice.

    que dis tu des capes ots trouvees ds le coffre des 2 freres?????

    et les brochures « l’homme solaire » dans le chalet et le coffre des 2 freres tu dis quoi????

    tu es tres leger tu ne demontes que 2 ou 3 arguments de boisset (sans etre 100% convaincant) il en reste bcp.

    tu ecris : « Le massacre du Vercors est un assassinat collectif majoritairement consenti » une majorite de combien ???? ….51%???? et meme a 80% ca fait quelques meurtres!!!!!

    tu ecris : « rapidement, la justice a conclu à l’assassinat collectif perpétré par des adeptes » tout est dans le mot « rapidement » pourquoi aller vite?????? +de 20 morts et on conclu vite pourquoi???et pourquoi le juge ne fait il pas de meme pour le second chalet????si l argument est de ne pas laisser un lieu de pelerinage.

    tu ecris : « La remise en cause de la thèse officielle…… débouche sur une véritable négation du phénomène sectaire » ca c particulierement idiot de ta part meme si ces negationistes existent je ne vois pas en quoi cela s applique a l’ ots tout suicide sous influence est un assassinat. la dangerosite des sectes ne peut pas etre remise en cause avec le cas particulier de l’ ots sauf par un scientologue debile peut etre.

    tu as pris ce qui t arrangeais de demonter comme les empreintes (sans etre convaicant une fois encore car pas d empreintes exploitables sur quatre voitures ca fais quand meme un peu tiquer tout de meme).

    tu as laissé de cote ce pour quoi tu n’ avais rien a dire comme machoire/capes des 2 freres etc….

    moi je m en fout un peu de cette histoire mais je te trouves bcp plus approximatif qu’ yves boisset.

    je viens de voir le reportage et je cherchais des avis contraires sur le net et tu ne m a pas convaincu sauf que tu es un rigolo qui a fait la moitie de son boulot.

    on se demanderais meme si tu as pas une bonne raison de faire cela en fait !!!!!!!!!!!!!!!!

    maintenant explique moi ca:
    d’ abord je te cite le tribunal de grenoble : « Le corps de Jean-Pierre LARDANCHET reposait, contrairement aux victimes précédentes, sur le ventre, la tête orientée vers le centre du cercle. Une arme de calibre 357 magnum a été découverte entre ses jambes, chargée de six cartouches dont l’une percutée.

    A l’autopsie, il est apparu que Jean-Pierre LARDANCHET est décédé consécutivement à une plaie provoquée par une balle unique entrée dans l’arrière de sa gorge, ayant traversé le cerveau et le cervelet pour ressortir au niveau de l’os occipital.
    En conclusion, l’équipe médico-légale a indiqué que le décès de Jean-Pierre LARDANCHET était probablement dû à un geste volontaire de sa part.

    ce type a tiré jusqu a 5 balles sur ses victimes il tue l architecte en dernier et se dit il ne reste plus que moi alors il met 6 balles ds son 357 pour se suicider de 6 balles?????je pense au contraire qu il restait une ou plusieurs personnes auquelles il pensait appliquer le tarif une ds la tete 3 ou 4 ds le thorax(tribunal: » A l’autopsie, il est apparu que le décès était consécutif à cinq coups de feu tirés l’un dans la tête et les quatre autres dans la partie gauche du thorax. Quatre des cinq projectiles ont pu être prélevés.) pour un policier de longue date charger 6 balles pour en tirer une c pas tres pro. et en plus c une arme differente de celles des meurtres.pourquoi ne pas donner un peu de 357 aux autres???
    pareil pour friedli: je cite encore le tribunal: « Le second revolver MANURHŒN spécial police 357 Magnum n°E03245 se trouvait entre les jambes d’André FRIEDLI, lequel gisait sur le dos, la tête dirigée vers le centre du foyer. Cette seconde arme a été identifiée comme étant l’arme de service de Patrick ROSTAN. Elle contenait dans son barillet six cartouches dont une percutée. » les types tuent au calibre 22 et se suicident au 357 c bizzare.honnetement on dirait que c etait les armes de 2 autres personnes de plus quel besoin de frapper 2 femmes qui resistent si on a un revolver en main on tire on tape pas pour ensuite tirer surtout sur sa propre femme.les incoherences ne sont pas suffisament explicites par le tribunal de grenoble et laissent un doute raisonable.et aussi pourquoi deux se suicident d’une balle?l un des 2 aurait pu tuer l autre.

    allez salut je pourrrai continuer mais j en ai assez .

    relis les conclusions de la commission warren pour l assassinat de kennedy(la balle magique par exemple…) et tu verras que tu es aussi idiot que ceux qui disait a l epoque c oswald ya qu un tireur.la betise c d etre sur de ce que te dis l’ etat ou la justice(ou ton voisin ton fils ta femme) l intelligence commence avec un doute raisonable.
    « Qui ne doute pas acquiert peu. »
    Léonard de Vinci.

  4. Je salue votre effort, mais je ne suis guère convaincu par votre tentative de démontage.
    Je ne vous reproche pas votre partialité, mais votre « partiellité ».

  5. M. Palisson, votre analyse du documentaire de M. Boisset tombe à pic , car je l’ai visionné hier…Elle me paraît tout à fait plausible, peut-être trop simple pour certains cherchant à perpétuer l’atmosphère de mystère et d’étrangeté mortifère flottant autour de cette triste affaire, bien sûr, moins romanesque, mais démontrant avec clarté et cohérence la logique implacable de la dérive sectaire…Et ce n’est pas la première.

    Merci de votre expertise!! Je me réjouis de votre venue au Québec!!! Aude

  6. Les sacrifices humains existent de part et d’autre sur la planète depuis l’antiquité, mais en admettant qu’une secte soit vouée à exister, se développer et prospérer d’une manière ou d’une autre, il paraît difficile de croire que sa seule finalité soit d’amener à « sacrifier » tous ses adeptes. Il semble donc peu concevable que 74 assassinats et/ou suicides n’aient profité strictement à aucune personne survivante, dans le cas de l’OTS.
    En ce sens le rapport officiel semble peu convaincant et le doute est tout de même de mise quant à l’hypothèse possible du complot pour décrédibiliser les sectes vis-à-vis du public, avec ou sans présence de personnes supplémentaires parmi les 16 victimes.
    Comme par hasard, ces faits remontent aux années 1990… peu de temps avant le 11 septembre 2001 et le début d’une nouvelle ère qui dure encore en 2018 : le terrorisme, al qaïda, daesh, organismes que les médias vont nous apprendre à ne surtout pas confondre avec une petite secte de quelques fous (dont on avait entendu parler peu de temps auparavant, comme par hasard…), mais comme la nouvelle menace mondiale (!)
    Pur hasard chronologique ?
    Force est de constater que les actes ou, qui sait, les « expérimentations » de suicide collectif, suite à une manipulation idéologique ne sont donc pas nouvelles… Elles ont été éprouvées partout… y compris en France.
    Je ne suis pas là pour épiloguer sur la vérité qui ne sera peut-être jamais totalement élucidée dans cette affaire du Vercors.
    Je laisse, en toute humilité, la lectrice ou le lecteur se confronter à ses propres doutes et à ses propres questionnements, quant à la fraction de vérité que rapportent les médias en fonction des contextes historiques.

    1. Ce n’est pas parce qu’une secte « sacrifie » ses adeptes qu’elle a pour seule finalité de… sacrifier ses adeptes.
      La seule finalité de la vie n’est pas la mort.
      Et ce n’est pas parce que l’on meurt que cela doit profiter à quelqu’un.

      Par ailleurs, si – comme vous l’écrivez – les expérimentations de suicide collectif ne sont pas nouvelles, votre remarque sur le « hasard chronologique » ne tient pas.
      Le massacre de Jonestown (1978) et le suicide collectif de Heaven’s Gate (1997) sont-ils à mettre à l’actif du SDECE, de la DGSE ou des Renseignements généraux, sous prétexte qu’ils sont survenus avant le 11-Septembre ?
      Corrélation, causalité, tout ça…

      Malgré tout ce que l’on sait aujourd’hui sur les affaires de l’OTS…
      Malgré la démolition argumentée et répétée des thèses conspirationnistes, on continue d’entendre les mêmes antiennes sur le rôle obscur des barbouzes et sur les médias-qui-mentent-sur-ordre.
      Pour avoir vécu l’affaire de l’OTS de l’Intérieur (avec un « i » majuscule), je peux vous dire que, plus de 20 ans après, la vérité, on la connaît pas mal.
      À ce propos, il est remarquable que, chaque fois que le révisionnisme sur l’OTS resurgit, les conspirationnistes n’expliquent jamais la finalité des morts de Morin Heights et de Saint-Casimir (Québec)… C’est bien dommage.

      Je n’oblige personne à me croire sur parole. En toute humilité ou non.
      Je pense que l’on peut mieux faire que de se confronter à ses propres doutes : on peut chercher à les lever.
      Et pour ça, ce ne sont pas les lectures qui manquent. Et pas seulement les articles de journaux.

  7. Tout d’abord, merci d’avoir posté ma réponse.

    Pour votre premier paragraphe, vous préchez un convaincu.

    Ensuite, sans être de la famille des victimes, j’habitais près des lieux du drame à l’époque de ce massacre du Vercors, en décembre 1995, époque où les médias ne parlaient d’ailleurs que des mouvements de grèves sans précédent, qui duraient depuis plusieurs mois, et qui finirent par s’estomper après les fêtes de Noël 1995, et où cette affaire du Vercors était restée assez peu médiatisée, au début, du moins.
    Cette histoire m’avait particulièrement bousculé, en ce sens que des enfants et des adultes avaient trouvé une bonne raison, malgré tout pour mourrir ou se faire tuer en même temps, dans la nuit, dans le froid, au nom de quelque chose « qui a pris le dessus sur eux », d’une manière ou d’une autre.
    J’avais vu ce reportage d’Yves Boisset il y a fort longtemps, au moment de sa sortie, et l’hypothèse de barbouze et de lance-flammes ne m’avait ni convaincu (pourquoi une véritable enquête n’a-t-elle pas montré que du phosphore peut se retrouver pour de multiples raisons diverses ?…), ni choqué non plus… puisque plausible, de part certains événements historiques réellement exécutés par des barbouzes.

    Sauf votre respect et vos fonctions au moments des événements, lorsque vous dites, monsieur Arnaud Palisson, sur votre blog qui s’annonce tout de même, soit disant ouvert à des explications par forcément alignées sur les versions officielles, que « la vérité, on la connaît », là j’avoue que je reste choqué devant une phrase aussi floue et… aussi peu convainquante.

    Vous parliez de lecture ? Il n’y a pas que les lectures sur l’OTS ! Je vous recommande, par exemple, les mémoires de Winston Churchill, qui explique comment, même lorsqu’il avait été sûr et certain d’avoir raison dans telle ou telle situation diplomatique, il finit par reconnaître que ces certitudes, ses intimes conviction, ne s’étaient vérifiées, après coup, que dans 50% des cas seulement !

    Je ne suis pas là pour vendre une vidéo inédite qui a filmé tout ce qui s’est passé cette nuit du 16 décembre dans le trou de l’enfer (et qui sortira peut-être un jour, qui sait ?), je ne suis pas là pour vendre un scoop, je ne fais pas de commerce avec les médias, je n’ai par ailleurs toujours aucune certitude à avancer ici.

    Mais sans vous en rendre compte, Monsieur, vous portez, en bon citoyen, votre pierre à l’érection du grand mur de la pensée unique, orchestrée par le gouvernement actuel, dans notre société qui pointe du doigt tout le « non politiquement correct », qui soustrait toute libre pensée, tout libre arbitre possible, en tentant désespérement de faire croire à la population que toutes les idées de tous les citoyens existent déjà dans les bouches des politiques, avec, de fait, la complicité des médias, et qu’il ne faut s’escrimer qu’à les écouter et les retrouver… en allant voter, bien sûr !

    Le « complotisme », le « conspirationnisme », le « révisionisme » ? Voilà des termes d’amalgame, une usurpation qui consiste à pointer du doigt toute personne sceptique de la version officielle, pour parvenir petit à petit au dressage de l’individu en un « Alors, surtout, crois tout ce qu’on te dit ! ».

    Non Monsieur, il n’est pas nécessaire d’être conspirationniste pour relater toutes les impostures avérées de l’histoire. Sinon tout historien objectif et renseigné serait forcément voué à se faire traiter de complotiste !

    Napoléon premier ne disait-il pas : »L’histoire est un mensonge que personne ne conteste ». Allons, un peu de bon sens, Monsieur Arnaud Palisson !

    Vous qui de part votre métier, par définition, connaissiez parfaitement les écarts entre la réalité officielle et les élements d’informations retenus secrets, n’allez tout de même pas nier l’existence passée des services secrets et de leurs informations, et de l’existence de leur équivalent de nos jours, vous nous feriez pleurer. « Les médias ne mentent jamais et jamais sur ordre » ? Comme tout ceci est convainquant et pathétique !

    L’avenir est entre les mains de ceux qui ne se laisseront pas faire par les imposteurs, ceux qui renonceront à leurs entourloupes, ceux qui ne cèderont pas, ceux qui vivront jusqu’au dernier jour, pour préserver leur libre pensée, ceux qui savent que l’utopie, ce n’est pas demain mais c’est aujourd’hui, cette façon que nous avons, les humains, d’être « en marche »… sur la tête, en déséquilibre, justement, en essayant de faire peur à tout ceux qui comprennent que ce pouvoir crapuleux ne sera que précaire et éphémère dans l’histoire de la planète.

    Tôt ou tard, la Nature et l’intelligence reviendra, et les seuls survivants de cette civilisation future seront tout simplement ceux qui auront su dire « Non ! ».

    Vous verrez.

    1. Tout d’abord, citez-moi correctement : j’ai écrit « plus de 20 ans après, la vérité, on la connaît pas mal
      Autrement dit, je ne prétends pas que l’on sait tout sur tout, mais sur le principal, on a une bonne idée de ce qui s’est réellement passé.
      Vous voulez des preuves ? Ce n’est pas dans un commentaire d’article de blogue que je vais copier-coller des milliers de pages de dossiers d’instruction.
      Mais nombre d’éléments accréditant la « vérité officielle » sont disponibles, notamment sur Internet.
      Allez, juste un exemple, pour faire montre de ma bonne volonté : http://www.cesnur.org/2001/fr_solar_1.htm

      Si j’utilise le terme « conspirationniste », ce n’est parce qu’il est péjoratif mais parce qu’il correspond en tous points à la définition qu’en donnent les dictionnaires [exemple].
      Vous dites au début de votre message ne pas avoir été convaincu par la thèse conspirationniste.
      Mais par un subtil glissement, vous tentez de me discréditer en jouant la carte du « Ah mais comment pouvez-vous être aussi péremptoire ?!» (oui, hein, on se le demande…)
      Bien essayé. Manque de chance, dans la suite de votre message, vous vous découvrez.

      Ainsi, malgré tout ce que l’on sait aujourd’hui, vous semblez accorder davantage de crédit à la thèse selon laquelle les massacres de l’OTS sont le résultat d’une conspiration ourdie par, euh… par qui exactement ? Les RG ? Le cabinet noir de l’Élysée ? Les MiB ?
      Mettons « les barbouzes.» Le terme est passe-partout et bien pratique. (Maurice Fusier, si tu nous lis…)

      Bien sûr, des preuves, de la conspiration, il devrait y en avoir…
      Ah mais non, suis-je bête ! Les Illuminati les ont toutes faites disparaître et les ont remplacé par des fausses pièces à conviction disséminées sur les lieux du crime en Suisse, dans le Vercors et au Québec.
      Puis, leurs copains Francs-Maçons du rite écossais rectifié ont acheté les enquêteurs, les juges et les jurés.
      Pendant que les Sages de Sion se chargeaient de faire des grands groupes de presse les dociles perroquets de la version officielle.

      Si vous considérez que toutes les preuves apportées lors des enquêtes puis lors des procès qui accréditent la thèse du suicide/assassinat sectaire de masse ne sont pas fiables…
      Si vous placez davantage votre confiance dans les élucubrations d’énergumènes de tout poil (genre Christian Cotten dit « Le Magnifique ») et d’un même souffle, invoquez votre bon sens sans failles (parce que, hein, n’est-ce pas, vous, on ne vous la fait pas…), eh bien, vous n’irez pas loin.

      Vous contestez la « vérité officielle » à laquelle je souscris ? Parfait. Mais si vous voulez être pris au sérieux, prouvez ce que vous avancez.
      (Une citation de Churchill ? Non, ça va pas le faire, désolé… une de Michel Onfray non plus, d’ailleurs).

      Desproges écrivait : « Ce n’est pas parce que je suis paranoïaque qu’ils ne sont pas tous après moi.»
      Vous écrivez : « il n’est pas nécessaire d’être conspirationniste pour relater toutes les impostures avérées de l’histoire. Sinon tout historien objectif et renseigné serait forcément voué à se faire traiter de complotiste ! »
      À cette différence près (oh, une bricole de rien du tout), l’historien objectif et bien renseigné prouve ce qu’il avance.
      J’attends vos preuves…
      Donc, si vous contestez la vérité officielle sans rien démontrer, alors là, attendez-vous à vous faire qualifier de « conspirationniste ».

      [Au fait, en passant comme ça, vous ne m’avez pas répondu : le massacre de Morin Heights et l’incendie de St-Casimir (Québec, Canada), c’était un coup de qui ? La DGSE ? La CIA ? Le GRU ? Le Mossad ? Toutes ces réponses ?]

      Et c’est sans compter sur les bases particulièrement biaisées de votre raisonnement. Selon vous :

      1. PARCE QUE les barbouzes ont déjà fait des sales coups par le passé, ALORS FORCÉMENT, tous les sales coups sont l’oeuvre des barbouzes.
      2. PARCE QUE certains médias ont parfois été complaisants envers le pouvoir, ALORS FORCÉMENT, tous les médias sont toujours aux ordres.
      3. PARCE QUE certains historiens ont parfois menti, ALORS FORCÉMENT tous les historiens sont de fieffés menteurs.

      Donc rien n’est vrai. Tout n’est que fake news, comme dirait l’autre.
      D’ailleurs, si ça se trouve, ce n’est pas moi qui vous écris en ce moment…
      Ah, le scepticisme, c’est important ! Surtout lorsqu’il est pratiqué à tort et à travers.

      Lorsque vous me traitez de « bon citoyen [français] » qui va voter comme on le lui dit, et participe à la la pensée unique érigée par le pouvoir exécutif français actuel, j’ai bien ri : je ne suis même pas inscrit sur les listes électorales françaises… Vivant au Canada depuis 12 ans, je me fiche bien de savoir si je pense comme il faut penser dans l’Hexagone (dans lequel je n’ai pas mis les pieds depuis des lustres).

      Pour ce qui est des derniers paragraphes de votre diatribe, libre à vous de penser que tout n’est que mensonge et faux-semblants et qu’un jour la lumière jaillira des ténèbres.
      Et que vous serez, bien sûr, dans l’équipe des Dazzling Prometheans – sur le terrain ou sur le banc de touche, on ne sait pas, mais l’important c’est d’en être.
      Mais pour ça, il va falloir faire preuve de davantage de créativité : le style « journal mural soviétique » est quelque peu suranné. Enfin,… AMHA.

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