Quand l’absurdité de la No-Fly List américaine cache une inquiétante pratique policière

À première vue, il s’agit là d’un nouvel avatar de la désastreuse gestion de la No-Fly List aux États-Unis. Mais à y regarder de plus près, la mésaventure de Wade E. Hicks Jr, à Hawaï, il y a deux semaines, va bien au-delà et met en évidence un dangereux dérapage policier. Dérapage qui s’appuie sur cette fameuse liste d’interdiction de vol pour brider les libertés individuelles des citoyens américains, voire des voyageurs étrangers qui souhaiteraient se rendre aux États-Unis.

Ainsi, le 14 octobre dernier, ce citoyen américain de Gulport (Mississipi) décollait de San Francisco sur un vol affrété par l’armée. Sa destination finale : Okinawa, pour rendre visite à sa femme, lieutenant de la Marine américaine, en poste dans l’archipel japonais. À l’aéroport d’Oahu (Hawaï), où l’avion a fait escale pour ravitaillement, M. Hicks se voit refuser le droit de remonter à bord. La raison avancée par l’agent de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) est sans appel : Wade Hicks figure sur la No-Fly List.

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L’utilisation des médias sociaux par un mouvement populaire : l’exemple du Tea Party

Pourquoi le Tea Party est-il un mouvement politique intéressant pour les analystes du cyberespace ? Tout simplement parce qu’il est un exemple convainquant de la force et de l’impact des médias sociaux sur la création et l’évolution d’un mouvement populaire. Le lien pouvant se créer entre la cyber-mobilisation et l’utilisation d’une force sociale par des partisans plus radicaux démontre également qu’une anticipation sur le terrain, par les autorités compétentes, peut être faite à partir de l’observation du web. C’est ainsi que l’histoire du Tea Party démontre qu’une volonté de changement social peut être manipulée par l’extrémisme en la déviant de son but initial afin de déstabiliser la paix sociale pour obtenir une justification politique de leurs revendications.

Création du Tea Party et diffusion sur les médias sociaux

Tout commença lorsque des blogueurs, tels que Keli Carender, décidèrent d’organiser des manifestations contre les mises de fonds accordées par l’État dans le domaine bancaire afin de contrer la récession de 2008. Cette stratégie étatique se voulait être une simple étape dans un plan de relance plus large des États-Unis. Toutefois, certains Américains y virent plutôt une ingérence étatique menaçant les prémisses historiques de la Constitution par l’infiltration d’une gauche dans leur système politique. Continuer la lecture de « L’utilisation des médias sociaux par un mouvement populaire : l’exemple du Tea Party »