Un « expert » en terrorisme oublie ce qu’est le terrorisme

Quoi que puisse en dire l’ancien président d’un célèbre groupe de réflexion canadien, le terrorisme est d’abord une question de violence grave aux personnes. Si cet élément fait défaut, l’activisme politique, aussi perturbateur soit-il, ne relève pas du terrorisme.

Le Canada connait depuis des semaines un conflit sociétal d’envergure dans le dossier des droits des communautés autochtones. Désigné sous l’appellation générique Idle No More, il vise à faire pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il revienne sur la loi C-45 dont certaines dispositions remettent en cause des droits acquis des Premières Nations.

Dans le cadre de cette contestation pancanadienne, le 5 janvier dernier, un groupe d’autochtones s’était rassemblé sur une voie ferrée du Canadien National (CN) près de Belleville (Ontario). Ils avaient activé un signal de passage à niveau, allumé un feu sur la voie et occupé les lieux, pour empêcher les trains de passer.

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Non, le profilage de sureté ne doit pas être du profilage racial

De toutes les mesures de protection de l’aviation civile, le profilage est décidément la plus mal comprise. Dès qu’un politicien ou un journaliste se penche sur la question, le terme est encore et toujours synonyme de « profilage racial ».

Cette incompréhension majuscule offre diverses déclinaisons. Par exemple, depuis plusieurs années, resurgit régulièrement une théorie saugrenue selon laquelle le profilage racial aurait parfaitement sa place dans les systèmes de sûreté de l’aviation civile des pays démocratiques.

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Le massacre norvégien, un nouveau mode opératoire

Un article signé Vigie Lance

Les attentats d’Oslo et la fusillade de l’ile d’Utoeya, ont révélé un tout nouveau mode opératoire qui est en fait un amalgame de tactiques utilisées par le terrorisme islamiste, le terrorisme domestique et les tireurs dits de masse :

  • attentats commis en deux endroits distincts, à intervalles rapprochés (technique propre à la mouvance Al Qaïda),
  • fusillade surprise (attentat de Mumbai),
  • voiture piégée bourrée de nitrate d’ammonium devant un édifice du gouvernement (attentat d’Oklahoma City),
  • fusillade de victimes piégées (tireurs de masse).

Anders Behring Breivik, un Norvégien dans la trentaine, extrémiste de droite, a reconnu être l’auteur de ce carnage qui a fait 68 morts et une centaine de blessés. Il faut rappeler que cette tragédie n’est pas le fait d’un commando armé, mais bien celui d’un seul homme. Breivik est ce qu’on appelle un « lonewolf ». Peut-être a-t-il été « conditionné » par d’autres personnes, c’est ce que pourrait révéler l’enquête plus tard. Il a semé la mort avec une précision quasi-chirurgicale. Cette minutie est généralement le propre des terroristes. Quoi qu’il en soit, Breivik a préparé minutieusement son plan durant plusieurs mois, exactement comme les terroristes islamistes et Timothy McVeigh, un ancien militaire inspiré lui aussi par la mouvance d’extrême droite.

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L’utilisation des médias sociaux par un mouvement populaire : l’exemple du Tea Party

Pourquoi le Tea Party est-il un mouvement politique intéressant pour les analystes du cyberespace ? Tout simplement parce qu’il est un exemple convainquant de la force et de l’impact des médias sociaux sur la création et l’évolution d’un mouvement populaire. Le lien pouvant se créer entre la cyber-mobilisation et l’utilisation d’une force sociale par des partisans plus radicaux démontre également qu’une anticipation sur le terrain, par les autorités compétentes, peut être faite à partir de l’observation du web. C’est ainsi que l’histoire du Tea Party démontre qu’une volonté de changement social peut être manipulée par l’extrémisme en la déviant de son but initial afin de déstabiliser la paix sociale pour obtenir une justification politique de leurs revendications.

Création du Tea Party et diffusion sur les médias sociaux

Tout commença lorsque des blogueurs, tels que Keli Carender, décidèrent d’organiser des manifestations contre les mises de fonds accordées par l’État dans le domaine bancaire afin de contrer la récession de 2008. Cette stratégie étatique se voulait être une simple étape dans un plan de relance plus large des États-Unis. Toutefois, certains Américains y virent plutôt une ingérence étatique menaçant les prémisses historiques de la Constitution par l’infiltration d’une gauche dans leur système politique. Continuer la lecture de « L’utilisation des médias sociaux par un mouvement populaire : l’exemple du Tea Party »