Accès de fureur dans les avions civils – Quel système d’auto-défense pour les membres d’équipage ?

L’histoire de l’aviation civile moderne nous l’a déjà maintes fois prouvé : les membres d’équipage et les passagers constituent la dernière ligne de défense contre les terroristes et autres enragés des airs.

Si l’hypothèse terroriste fait l’objet d’une attention médiatique considérable, il faut remarquer qu’elle est très rare. Aussi, nous avons choisi de nous concentrer sur un autre aspect de la violence dans l’aviation civile : bien que globalement moins dramatique, l’accès de fureur en avion, s’avère une situation très fréquente, qui peut avoir des répercussions opérationnelles, psychologiques et financières importantes.

L’accès de fureur en avion – ou air rage peut être défini comme un comportement perturbateur ou violent, non prémédité, survenant dans un aéronef et susceptible de porter atteinte à l’intégrité physique des personnes à bord et/ou de troubler notablement les opérations de vol.

Le déclenchement d’un accès de fureur est facilité par le changement de pression atmosphérique qui se produit en altitude et par le confinement, lesquels peuvent augmenter les effets de substances chimiques (alcool, drogues, médicaments) ou de troubles psychologiques.

Lorsqu’une crise se produit, les agents de bord peuvent être amenés à réagir physiquement pour mettre fin à la situation. Mais qu’en est-il de leurs capacités en la matière ? Un exemple intéressant nous est donné en Chine, avec un art martial traditionnel, le wing chun. Mais comme nous allons le voir, pour lutter contre les accès de fureur en avion, le wing chun n’est pas la meilleure discipline de combat à enseigner aux agents de bord et pilotes d’aéronefs civils. Il en va d’ailleurs de même pour les techniques de frappe en général. La solution réside selon nous dans une formation adéquate en techniques de saisie, telles que pratiquées dans le judo et le jiu-jitsu brésilien.

1 – Le wing chun, un art martial traditionnel peu efficace en situation réelle

2 – L’inadéquation des techniques de frappe

3 – Vers un autre paradigme : les techniques de saisie

Afin de légitimer cette immixtion dans le domaine des arts martiaux et de l’auto-défense, on précisera que l’auteur est ceinture noire de judo, ceinture marron d’aïkido et a pratiqué le karaté durant plusieurs années. Quelques mois après la publication de cet article, il s’est lancé dans la pratique du jiu-jitsu brésilien.

À propos de Arnaud Palisson

Arnaud Palisson, Ph.D. fut pendant plus de 10 ans officier de police et analyste du renseignement au Ministère de l'intérieur, à Paris (France). Installé à Montréal (Canada) depuis 2005, il y a travaillé dans le renseignement policier puis en sureté de l'aviation civile. Il se spécialise aujourd'hui dans la sécurité de l'information et la protection des renseignements personnels.