Une critique du reportage « Scientologie – La vérité sur un mensonge »

Résidant hors de France, je viens seulement de découvrir le reportage de Jean-Charles Deniau et Madeleine Sultan, Scientologie – La vérité sur un mensonge, (France 2, 27 mai 2010) que j’attendais de voir avec impatience.

En effet, il y a de cela plus d’un an, j’avais été en contact suivi avec les deux journalistes pour participer à ce documentaire. M. Deniau et Mme Sultan comptaient en effet beaucoup sur mon expertise professionnelle et universitaire pour renouveler l’approche sur la Scientologie. Très intéressé par la proposition, j’ai finalement dû renoncer à l’aventure.

Nul n’est indispensable et je ne doutais pas que Madeleine Sultan et Jean-Charles Deniau trouveraient d’autres intervenants pour leur faire dépeindre la Scientologie sous un jour, sinon neuf, tout du moins contrastant avec le tout-venant journalistique consacré au sujet. À l’issue des projections de presse, les médias n’avaient d’ailleurs pas tari d’éloges sur le reportage.

Et certes, plusieurs éléments du reportage sont plutôt originaux. Notamment, le cas de Didier Roussel, un nouvel adepte dont l’initiation en scientologie est suivie au travers de ses débreffages successifs devant la caméra des journalistes. Le procédé rappelle le roman de Norman Spinrad, Les miroirs de l’esprit, dans lequel un homme se lance dans le Transformationnalisme (une secte qui ressemble étrangement à l’Église de scientologie).

Mais globalement, le reportage est décevant. En effet, il aligne surtout les témoignages de quatre anciens adeptes. On comprend bien les raisons qui les poussent à entrer et à rester en scientologie. On comprend les problèmes que les adeptes rencontrent en leur for interne. Mais ces témoignages ne parviennent pas à nous expliquer le véritable problème de la Scientologie.

De fait, face à ces déçus de l’organisation, la parade est aisée : c’est la traditionnelle défense contre l’apostat, une brèche dans laquelle s’engouffrent régulièrement la Scientologie et ses apologistes. C’est d’ailleurs précisément ce qu’a fait l’Église après la diffusion du reportage : elle a produit et mis en ligne une vidéo remettant en cause la véracité des allégations des anciens adeptes interviewés dans le documentaire de Deniau et Sultan. La démonstration est quantitative : que valent les témoignages de quatre apostats contre celle d’une douzaine de scientologues heureux et fiers de leur religion ?

La religion de scientologie

Cela nous amène d’ailleurs à l’une des grandes maladresses du reportage : d’entrée de jeu, Deniau et Sultan tentent de nous démontrer que la scientologie est une religion de pacotille. Mais l’entreprise tombe à plat.

Les deux journalistes convoquent Emmanuel Diet, un psychanalyste dont les propos, tantôt pontifiants tantôt lénifiants, ne prouvent qu’une chose : il ne sait pas de quoi il parle. Il veut d’abord nous démontrer que la religion de scientologie est une fausseté car elle ne définit pas Dieu. On croit rêver… Quelle religion dans le monde définit Dieu ? Puis, il nous assène le coup de la religion délirante et paranoïaque qui érige son délire en norme. Là encore, on peut appliquer l’argument à nombre de religions du monde. Le reste de son témoignage est du même tonneau.

Les croyances des scientologues sont aberrantes ? La belle affaire. Dans le genre, la religion catholique (pour ne prendre qu’elle…) fait aussi très fort. Après tout, si les adeptes y croient, c’est leur affaire.

En revanche, les raisons qui ont conduit à la création de la religion de scientologie par L. Ron Hubbard sont nettement plus éloquentes : la volonté de percer sur le marché du développement personnel en Californie, puis une très prosaïque évasion fiscale. Ce que malheureusement les deux journalistes n’évoquent pas.

Cette approche superficielle est généralisée à l’ensemble du reportage : on s’intéresse aux qui, , quoi, mais très peu au comment et jamais au pourquoi. C’est par là d’ailleurs que pêchent quasiment tous les reportages consacrés à la scientologie : ils focalisent sur l’adepte et son parcours, ses difficultés, ses doutes, ses problèmes, ses drames. Certes, il est toujours nécessaire de rappeler ce qu’ont vécu (et ce que vivent) les victimes. Leur drame est à la base de la controverse sur la Scientologie. Mais la démonstration ne peut pas se limiter à cette vision subjective.

La dangerosité de la scientologie ne vient pas des problèmes vécus par l’adepte : ils n’en sont que la résultante. Il faut au contraire focaliser sur les raisons sous-jacentes qui ont conduit à ce funeste résultat. Sinon, on se condamne à égrener la longue litanie des anciens membres sans rien apporter de neuf au débat.

Ainsi, à la toute fin du reportage, Russell Miller, auteur d’une biographie non autorisée de L. Ron Hubbard, raconte avoir demandé aux anciens adeptes qu’il a rencontrés pourquoi ils étaient allés jusqu’à commettre des infractions dans le cadre de la Scientologie. Et les repentis de répondre tous : je ne sais pas.

Bref, le reportage s’achève là où il aurait dû commencer. De fait, il survole son sujet en général et les différents thèmes abordés.

L’hagiographie mensongère de L. Ron Hubbard

On nous dit tout d’abord que l’hagiographie de LRH est une affabulation. Par conséquent, on est prié de croire que tout ce qu’il a écrit en scientologie est un dangereux tissu de mensonges. Sur ce point, je me permettrai deux remarques :

  1. Que LRH ait menti sur sa vie n’empêche pas pour autant certaines techniques de scientologie de fonctionner (et pour cause : LRH les a récupérées et mises à sa sauce) ;
  2. Au premier rang des penseurs qui ont menti sur leurs expérimentations, on trouve Sigmund Freud (cf. Le livre noir de la psychanalyse). Cela signifie-t-il ipso facto que la psychanalyse est un dangereux tissu de mensonges ?

En revanche, il aurait été considérablement plus convaincant de nous expliquer comment ces mensonges hagiographiques sont utilisés par les organisations de scientologie pour recruter, endoctriner et retenir les adeptes.

La dangerosité de la procédure de purification

Prenons ensuite le cas de Didier Roussel, l’assistant décorateur de cinéma qui commence son cursus de scientologie et est régulièrement débreffé devant les caméras des journalistes.

Remarque méthodologique : on ignore qui paie les cours de scientologie de Didier Roussel : est-ce lui ou la maison de production des journalistes ? La question est importante car elle détermine la véracité de la volonté de M. Roussel de poursuivre son engagement en scientologie.

Dans le cadre de ce témoignage, Deniau et Sultan prennent le parti de prouver que la procédure de purification est dangereuse. Mais la démonstration est laborieuse : certes, les doses de vitamines sont énormes ; certes, M. Roussel dit avoir vu une jeune adepte faire un malaise dans le sauna. Mais qu’est-ce que cela prouve ?

Chaque année, pour des raisons de purification, les musulmans pratiquants passent un mois à ne pas manger ni boire entre le lever et le coucher du soleil. Est-ce néfaste pour l’organisme ? Oui. Y a-t-il des malaises et des hospitalisations durant le Ramadan ? Oui. Est-ce une preuve que l’Islam est une religion dangereuse ? Non.

Il aurait été nettement plus intéressant par exemple de nous expliquer vraiment comment les scientologues de Narconon recrutent des drogués pour les soigner par la Purification et les entrainer en scientologie. Le reportage ne fait qu’évoquer la situation. Il oublie même de nous parler de la mort, en 1984, d’une femme de 34 ans en purification au centre Narconon de Grancey-sur-Ource (Côte-d’Or), ce qui a valu au responsable du centre une condamnation pour  non assistance à personne en danger…

L’Éthique en scientologie

De la même façon, le reportage évoque l’Éthique, le pouvoir disciplinaire en scientologie. Mais on ne comprend pas pourquoi les adeptes demeurent dans le groupe malgré les punitions qu’ils y subissent. On nous dit que sont exercées de fortes pressions psychologiques. Et puis ?

On nous jette ensuite en pâture le fameux contrat que signent les scientologues qui intègrent la Sea Org, structure paramilitaire et corps d’élite qui administre l’Éthique. On a droit bien sûr au sempiternel gros plan sur la clause d’engagement pour un milliard d’années. Et là aussi, on est priés de croire de facto que c’est là la preuve suprême de la nocivité de l’Éthique. En effet, comment peut-on être sain d’esprit, bien intentionné et croire que l’on peut vivre un milliard d’années ?

Je me permets de signaler que les chrétiens croient en la vie éternelle (ce qui est infiniment plus long qu’un milliard d’années). Est-ce une raison pour vouer aux gémonies le Christianisme ?

Pour nous expliquer correctement l’Éthique, les deux journalistes auraient dû s’intéresser à un cas récent et particulièrement révélateur, celui de Martine Boublil, séquestrée en Sardaigne par des scientologues français dans le cadre de l’Éthique. L’affaire est devant la justice. Elle n’aboutira certainement jamais (diligenter une enquête préliminaire pour des faits relevant des assises et passibles de 30 ans de réclusion, bravo M. le Substitut…). Toutefois, une étude sérieuse du dossier aurait permis aux deux journalistes de nous expliquer ce qu’est véritablement l’Éthique, avec textes normatifs de Ron Hubbard à l’appui. Il est proprement incompréhensible que les journalistes soient passés à côté d’une telle opportunité.

Une malencontreuse focalisation sur les victimes

En bout de ligne, au lieu d’une démonstration de la nocivité de la Scientologie, on a droit à :

Ma fille est morte du SIDA en scientologie.

Mes enfants sont toujours dans la Sea Org.

J’ai laissé 200 000 € dans la Scientologie.

J’ai perdu 15 ans de ma vie en scientologie.

Ce sont là des drames. Mais ce sont des drames personnels, qui ne nous touchent pas, qui ne nous expliquent rien.

Les adeptes disent avoir été trompés. On veut bien les croire. Mais comment peut-on prouver que l’on a été trompé ? C’est précisément la raison pour laquelle, en droit pénal français, l’escroquerie n’est pas le fait pour la victime d’être trompée, mais le fait pour une personne de (tenter de) tromper sa victime. Il s’agit là d’une différence capitale.

Pareillement, le reportage aurait gagné à nous montrer pourquoi et comment l’Église de scientologie trompe ses adeptes, au lieu de se contenter de nous montrer des adeptes qui ont été trompés.

Dans le prologue du reportage, on voit Roger Gonnet, ancien scientologue, nous dire qu’il a escroqué des adeptes et qu’il a aidé l’Église à escroquer des adeptes. M. Gonnet fut en effet durant des années le responsable de l’org de Lyon. Il est par ailleurs le webmestre d’Antisectes.net, le site Internet francophone le plus imposant consacré à dénoncer les agissements de la Scientologie.

Les deux journalistes avaient donc sous la main un fin connaisseur du fonctionnement des organisations de scientologie. Voilà quelqu’un qui pouvait leur expliquer le pourquoi et le comment des manipulations scientologiques.

Au bout du compte, le reportage nous montre Roger Gonnet reproduire deux procédés de communication utilisés par la secte pour endoctriner ses adeptes. Mais à quoi cette présentation sert-elle ? Elle n’est là que pour faire joli. Et l’expertise de Roger Gonnet de rester dans le chutier de la salle de montage.

L’absence de véritables experts

Non seulement M. Gonnet est lourdement sous-exploité. Mais le reportage néglige totalement l’expertise de véritables spécialistes en la matière. Je pense notamment à :

Pourquoi se priver d’une telle sommité ? Vraisemblablement parce que le Dr Abgrall est depuis quelques années persona non grata dans le landerneau des antisectes. À leurs yeux, l’homme a en effet commis l’outrage suprême de pactiser avec l’ennemi : il a accepté de rédiger contre rémunération un rapport sur les techniques du groupe Landmark Education, à la demande de celui-ci. Ceux qui critiquent de ce fait le Dr Abgrall oublient de dire que ce rapport était loin d’être favorable à l’organisation : Landmark pensait réaliser un gros coup de comm’ en publiant ce rapport. Étrangement, le groupe se ravisa après en avoir pris connaissance…

En définitive, Scientologie – La vérité sur un mensonge se révèle une occasion manquée. Certains rétorqueront que c’est quand même un reportage de plus contre la Scientologie. Mais précisément, ce n’est que cela : un reportage de plus.

À propos de Arnaud Palisson

Arnaud Palisson, Ph.D. fut pendant plus de 10 ans officier de police et analyste du renseignement au Ministère de l'intérieur, à Paris (France). Installé à Montréal (Canada) depuis 2005, il y a travaillé dans le renseignement policier puis en sureté de l'aviation civile. Il se spécialise aujourd'hui dans la sécurité de l'information et la protection des renseignements personnels.

11 réponses sur “Une critique du reportage « Scientologie – La vérité sur un mensonge »”

  1. Dimanche après-midi, j’ai eu la désagréable surprise de recevoir sur cet article un commentaire que je qualifierai tout simplement d’insultant et de diffamatoire.
    Il émanait de la journaliste Madeleine Sultan, réalisatrice en 2010 du documentaire concerné.
    Je publie ci-après ledit commentaire, à la suite duquel je donnerai ma version des faits.

  2. Je tombe six ans après (!!) sur cette très ancienne critique de notre documentaire sur la scientologie. Je n’ai rien à dire sur les critiques d’Arnaud Palisson, dont certaines peuvent paraître après tout justifiées, et d’autres nous entraînent très loin de la réalité de ce que peut être un film documentaire.
    Je voudrais tout de même remettre certaines choses au point, puisque cet article existe encore sur internet:
    1. Nous n’avons pas pu interviewer M. Palisson (que nous n’avons joint par téléphone que deux ou trois fois, plus pour négocier que pour parler du sujet) parce qu’il demandait une somme exorbitante (en plus des frais de voyage et de séjour). D’abord, on ne paye jamais un témoin dans un documentaire, car cela signifierait que les auteurs achètent son témoignage. Et même si nous en avions l’envie malhonnête, le petit budget du documentaire en France ne nous en donnerait pas les moyens. Je revois encore notre producteur verdir au fur et à mesure des demandes de M. Palisson.
    2. La préparation du film et la recherche de témoins est un long et patient travail. Beaucoup ne veulent pas répondre ni se montrer, ce qui a été le cas -parmi bien d’autres- du Dr Abgrall. Donc pas de fantasmes sur la censure ou un soi-disant choix sectaire: nous interviewons qui nous voulons, parce que cela sert le propos et le fil narratif du film et seulement, hélas, qui nous pouvons.
    Je crois que notre film donnait tout de même un tableau exact et vrai des pratiques de « l’église » de scientologie, à travers des témoins qui en incarnaient les dérives.
    Madeleine Sultan
    (Journaliste et co-auteur du film)

    1. Dans son commentaire, Madame Sultan prend tout d’abord acte de mes critiques.
      Mais bien vite elle enchaîne en expliquant pourquoi j’avais refusé de participer à ce documentaire. Selon elle, la production aurait en effet refusé de me payer la « somme exorbitante » que je demandais.

      Oui, vous avez bien lu !
      Mes ex-collègues (et néanmoins amis) Français doivent bien rire, en se disant que c’est tout-à-fait mon genre !

      Outre son caractère diffamatoire, l’allusion est rien moins que grotesque.
      Je rappellerai ici que :

      – en 2003, j’avais participé à un documentaire sur la Scientologie, réalisé par Valérie Montmartin, pour Secrets d’actualité (M6). http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/article/television/14777/la-scientologie-en-question-sur-m6.html
      Dans ce contexte, j’avais préalablement rencontré Laurent Delahousse. Il faudra à l’occasion lui demander le montant de mes émoluments…

      – en 2004, j’étais sur le plateau de Pièces à conviction (France 3) pour une émission consacrée à LandMark Education.

      Combien m’aurait payé Élise Lucet pour que je daigne l’honorer de ma présence ?

      Au total, pour ces deux émissions, j’avais demandé… pas un kopeck ! Comme si c’était l’appât du gain qui me motivait…

      Aussi, en 2009, plus de 3 ans après avoir quitté la France et la fonction publique, j’avais dû soudainement prendre un sacré melon pour exiger de Madame Sultan le beurre, l’argent du beurre et le panier d’oseille de la crémière ! À verser sur un compte numéroté en Suisse, merci d’avance.

      Compte tenu de mon statut de diva, on comprend mal comment j’ai pu accepter en 2014 d’apparaître dans un documentaire de la chaîne de télé québécoise Canal D sans toucher l’enveloppe brune rembourrée dont Mme Sultan veut faire mon totem.

      Enfin, ironie du sort, dimanche dernier précisément, alors même que je recevais ce commentaire in-Sultan (elle était facile, celle-là), je recevais également une invitation – malheureusement un peu tardive – à venir participer à un direct sur RDI (le LCI canadien) à l’occasion des 15 ans du 11-Septembre. J’ai dû malheureusement décliner la proposition. Madame Sultan s’imaginera certainement que c’est parce qu’on refusait de venir me chercher en limousine avec une mallette débordant de coupures à l’effigie de Robert L. Borden.

      Mais le délire de la journaliste ne s’arrête pas là.

      Selon Madame Sultan, notre prise de contact en 2009 n’avait été que superficielle (deux ou trois appels téléphoniques) « plus pour négocier que pour parler du sujet». La journaliste laisse ainsi entendre que le fond de mon témoignage n’avait quasiment pas été évoqué.

      C’est bizarre parce que, plus loin, la journaliste déclare que son documentaire disposait d’un « petit budget.» Dans ce cas, comment expliquer que la production fût prête à investir dans mon témoignage, en me proposant (je n’avais RIEN demandé) de me payer un aller-retour Montréal-Paris et deux nuits d’hôtel dans la Ville-Lumière ?

      NON. Des trois appels téléphoniques, le premier a été une longue conversation avec Mme Sultan au cours de laquelle les grandes lignes de mon intervention avaient été jetées.
      La journaliste avait trouvé à l’évidence que mon apport était suffisamment intéressant :
      1. La production n’allait pas me payer un séjour aux frais de la princesse pour m’entendre débiter des sornettes.
      2. Je n’allais me taper 3 jours de voyage pour me poser devant une caméra et débiter trois-quatre poncifs façon MIVILUDES.

      Si j’ai finalement décliné l’offre du producteur de Mme Sultan, c’est pour des raisons autrement plus légitimes que l’épaisseur d’une imaginaire liasse de billets.
      Aussi, je ne m’explique pas pour quelle raison la journaliste éprouve le besoin de me dépeindre comme un ripou.

      Parce que je serais déçu de n’avoir pas participé à ce brillant documentaire et je chercherais donc la petite bête pour justifier à postériori ma malencontreuse décision ?
      Eh non : la principale critique que j’émets dans mon article a trait à la focalisation sur le témoignage des anciens adeptes. Or, c’est un travers de certains journalistes que j’ai souligné plusieurs fois sur mon blogue (ici, ici, et ici). Donc pour ce qui est de l’opportunisme de ma critique, on est prié de repasser.

      Mais c’est une autre question qui me taraude, encore et toujours : quel était le montant de cette fameuse « somme exorbitante » ?
      Madame Sultan, pourriez-vous me rafraîchir la mémoire ? Je comprends que 7 ans, ça commence à dater. Je me contenterais d’une estimation, à 100.000 $ près…

      J’ai la mémoire qui flannnnche,
      J’me-souviens-plus-très-bien…

  3. On dirait de la propagande noire. Ca me fait penser à quelque chose ….

      1. Oh là là, mais quel pataquès vous faites! Et inutile de vous troubler quant à une mystérieuse « propagande noire ».
        Non je ne délire pas. D’ailleurs, comme dans la réponse précédente, je m’efforce de vous montrer comment les choses se font, quand on réalise un documentaire, et qu’il ne faut pas attribuer des intentions extravagantes au réalisateur, alors qu’il est souvent tributaire, modestement, de condition de tournage et de la réalité économique du documentaire.
        Revenons à ce qui vous a fait sauter en l’air. Je précise: nous étions dans la même pièce, le producteur, une autre productrice, l’assistante de réalisation et moi-même lors de notre conversation téléphonique. Tout le monde y était attentif. Donc ce que je vous rappelle n’est pas un pur produit de mon imagination comme vous semblez le dire.
        Vous n’avez pas du tout demandé des mille et des cents mais il fallait vous payer un dédommagement de 1000 euros environ (franchement j’ai oublié la somme exacte, mais c’était de cet ordre là) en plus des frais qui incombaient normalement à la production (voyage, hôtel, restaurant, déplacement etc). Et ce sont ces mille euros (environ) qui ont fait que nous avons dû renoncer, à la demande du producteur, à vous interviewer et donc à faire entendre votre point de vue différent, ce que je regrette.
        Je ne suis pas du genre à mentir et rassemblez vos souvenirs, je vous prie, avant de crier au loup. Ceci dit, il est dommage que nous n’ayons pas eu cette conversation de façon plus privée, mais je suis tombée longtemps après sur votre texte et je n’ai pu m’empêcher de remettre quelques points sur les i.
        Pax!
        Madeleine Sultan

  4. Excusez-moi, mais je pense que le « pataquès » est légitime.

    C’est une chose de dire que votre budget ne vous permettait pas de me faire venir à Paris. C’en est une autre de me faire passer :
    1- pour une diva, en évoquant une « somme exorbitante » que je demandais en échange,
    2- pour un vendu, en parlant « d’acheter [m]on témoignage » de façon « malhonnête ».

    Les mots ont un sens.
    Et pour mettre, comme vous dites, les points sur les « i », encore faut-il qu’il y ait des « i ».
    Et il n’y en a pas dans « malhonnête ».

    Dans votre second commentaire, vous mentionnez une somme approximative de 1000 €, à titre de dédommagement.
    Permettez-moi deux remarques :
    1- Vous conviendrez avec moi que l’on est très loin de la « somme exorbitante » que vous mentionniez dans votre premier commentaire.
    2- À l’époque, après plus de 2 ans de galère d’immigrant, j’avais quelques mois plus tôt décroché un travail fixe dans une institution montréalaise. Or, au Québec, lorsque vous signez un contrat de travail, à la base, vous n’avez droit qu’à deux semaines de congés payés (trois au mieux) – que vous ne pouvez d’ailleurs prendre qu’un an plus tard…
    Autrement dit, à l’époque, si j’avais eu à me rendre à Paris pour l’entrevue, j’aurais dû prendre au moins 3 jours de congés sans solde.
    Je ne vais pas vous la jouer « Zola », mais ma femme n’avait pas de travail fixe et nous avions deux enfants à charge. Les 1000 € avaient pour but de combler ce manque à gagner. Cela vous paraît-il à ce point aberrant ?

    Pour ce qui est du choix des personnes que vous recevez en entrevue dans le cadre de votre documentaire, vous avez des contraintes logistiques et budgétaires, je n’en disconviens pas.
    Mais j’ai encore le droit de dire que vos choix de témoins étaient discutables compte tenu du but de votre film (Émmanuel Diet, non mais… sérieusement…) et que Roger Gonnet (que vous aviez pourtant sous la main) était particulièrement sous-utilisé.
    D’autant plus que je ne me limitais pas à cela mais donnais des noms de personnes qui auraient, à mon sens, éclairé le sujet sous un jour autrement plus pertinent. Et qui n’habitaient pas à 5500 km de Paris.

    Il est effectivement dommage que nous n’ayons pas eu cette conversation en privé auparavant. Mais avouez que votre commentaire n’avait guère une allure de reprise de contact.

    Enfin, pour ce qui est de la mention de la propagande noire, je pense que le commentateur Thierry L. faisait là un trait d’humour. En tout cas, c’est en ce sens que j’ai répondu.
    Note pour plus tard : utiliser systématiquement le point d’ironie : ؟

  5. Il s’agissait bien d’humour, pas noir, à propos de la dite propagande.
    Ceci étant dit ; les scientologues ne sont pas les inventeurs de la propagande noire et n’ont pas le monopole de son usage.
    Disons que c’est une de leur signature, parmi d’autres.
    (la liste est ouverte …)

    Le blanc leur va très bien, aussi : voir snow white, …. (la liste est ouverte …)

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